Floride (4 au 24 janvier 2020)

Samedi 4 janvier 

On atterrit à Miami… Violente averse devinée à travers les vitres de l’aéroport… Dehors, la chaleur et le sol détrempé… La nuit déjà…  On a bien quitté la France en janvier… Déroutant…

On récupère la voiture – c’est rapide – et on se retrouve déversés sur des routes à 3 ou 4 voies, étonnamment larges, où la fluidité semble de mise, le sens de tout ça nous échappe encore… On remonte 99 km plein nord, en direction de Boynton Beach, juste au sud de Palm Beach… Dans la nuit, je ne vois rien du paysage, juste ces routes démesurées… D’énormes voitures, des conducteurs plutôt détendus et des panneaux qui ne me disent rien… La fatigue aussi, je n’ai pas dormi pendant les 10h00 de vol…

Arrivée à l’hôtel – Hampton Inn, vous pouvez y aller les yeux fermés – et installation… Bonne nuit !...

Dimanche 5 janvier 

Loxahatchee National Wildlife Refuge

Ce matin, nous allons dans une réserve naturelle : Loxahatchee National Wildlife Refuge… C’est quelques kilomètres à l’ouest… Juste là où les maisons s’arrêtent pour abandonner l’espace à d’infinis marécages qui s’étendent jusqu’à la côte ouest de la péninsule…

La réserve est constituée de deux milieux très distincts : des marais herbeux parcourus de canaux et une forêt luxuriante et inondée, le swamp… Il y a aussi un très vaste périmètre qu’on peut parcourir en voiture, ce que je n’ai pas fait et que je regrette aujourd'hui !…

Tout d’abord, la zone marécageuse que je dirais « classique » aux yeux du Français que je suis : herbes, roseaux, étangs et canaux…

Nombreux ardéidés : Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Aigrettes Tricolores et Aigrettes Bleues…

Grande Aigrette

Aigrette Bleue

Aigrette Tricolore

Un Moqueur Roux dans un buisson, juste à côté de moi, pas sauvage… Le temps que je prenne en main mon appareil, il a disparu… Je ne verrai plus aucun de ces oiseaux de tout le séjour !...

Un peu plus loin, sur des grands roseaux, une Moucherolle Phébi qui chasse... Trop loin pour la photo...

Des Talèves violacées assez nombreuses dans des zones aquatiques recouvertes de gros nénuphars…

Talève Violacée

Quelques Gallinules d’Amérique et quelques Grèbes à Bec Bigarré…

Grèbe à Bec Bigarré

Un seul Anhinga d’Amérique…

Anhinga d'Amérique

Rien à dire sur le milieu en soi : plutôt banal… J’oubliais un autre avantage : une bonne marche en terrain plat !...

Tout près, la deuxième partie du parc… Rien à voir, une forêt inondée où le regard s’éreinte dans les ombres et les enchevêtrements de la végétation… Il me faudra quelque temps pour apprendre à scruter ce milieu… Vraiment dépaysant, jamais vu ailleurs…

A l’entrée, un centre d’accueil avec de très vieux rangers… Pour un Français arrivé tout droit du « pays de la retraite », ils sont presque pornographiques tant ils sont chenus et tant leurs gestes sont lents… Inconcevable qu’on travaille encore à cet âge… Et puis, comme pour la forêt, le regard s’habitue… Ils sont franchement accueillants, semblent plutôt fiers de ce qu’ils font… Je ne sais quoi penser… Sont-ils obligés de travailler ?... Est-ce un choix ?... Quel statut est le pire : esclave ou rebut ?... J’exagère bien sûr…

Dans la forêt traversée par une passerelle en bois – impossible à pénétrer autrement –, je vois peu d’oiseaux… Mais je me répète, je ne sais pas encore regarder… Gobemoucherons Gris-Bleus et Viréos à Tête Bleu très remuants, pour ne pas dire agités…

Gobemoucheron Gris-Bleu

Viréo à Tête Bleue

Bien difficiles à caler dans l’objectif !… Bien dans l'ombre !...

Dans les arbres , la mousse espagnole, comme dans les romans de James Lee Burke (qui n'ont d'ailleurs pas la Floride pour cadre, mais la Louisiane)... De retour à la voiture, je lève la tête et je constate que nous sommes survolés par de nombreux vautours : Urubus Noirs et Urubus à Tête Rouge… Les premiers sont les plus petits... Au vol, les zones pâles du dessous des ailes permettent sans difficulté de discriminer les deux espèces…

Urubu Noir

Pendant les quelques vingt jours qui vont venir, je ne verrai quasiment jamais un ciel vide de ces charognards…

Bedner's Farm Fresh Market

Nous quittons Loxahatchee... Quelques centaines de mètres plus loin, au milieu de nulle part, nous découvrons des dizaines de voitures rangées le long d'un canal, derrière les grands roseaux... Rapidement nous avons la clé du mystère : un magasin de producteurs locaux en vente directe planté au milieu d'un mini-parc d'attractions avec activités pour les gosses, jeux, stands d'artisans ou barbecues, expositions d'animaux de la ferme, de matériel agricole... Vous voyez le genre... Beaucoup de monde, Ca déambule en buvant des jus de fruit ou en mangeant un sandwich... C'est plutôt cool, peut-être un peu "bobo", mais pas pénible comme souvent en France... Les gens sont plus débraillés, plus frustes... Ils ne font pas "citadins" en mal de virginité pastorale... 

Pascale a flashé sur un de gros épis de maïs grillés qui semblent avoir été trempés dans du beurre fondu... Très léger !...

Quescale des Marais mâle

Sur les arbres et sur les pelouses, de très nombreux Quescales des Marais se tiennent prêts pour les miettes et les déchets... Les mâles, noirs à reflets bleu métalliques, sont nettement plus gros que les femelles fauves... Au début, j'ai cru qu'il s'agissait de deux espèces différentes !... Les oiseaus se déplacent entre les pieds des visiteurs, comme des moineaux sur une terrasse de café en France !...

Quescale des Marais femelle

Delray Beach – Atlantic Dunes Park

Il s’agissait juste d’aller voir la mer… Une petite forêt traversée depuis un quartier résidentiel, de l’autre côté la plage… Rien de spécial, mais le bonheur que procure cette oasis au milieu d’un secteur vraiment urbanisé… On se sent en sécurité, au propre…

Il ne fait pas très chaud et nous nous contentons de marcher le long du rivage, comme des touristes en vacances !... Sur le sable, nous voyons quelques Goélands à Bec Cerclé et un Goéland Brun…

Goéland à Bec Cerclé

Goéland Brun

Quelques Bécasseaux Sanderling, comme en France... Pas vraiment de quoi s'exciter !...

Bécasseau Sanderling

Un Pélican Brun, immature, survole la côte… Mon premier…

Pélican Brun

De retour à ma voiture, je découvre sur le parking une Paruline à Couronne Rousse, également première observation d'une espèce qui se montrera vraiment commune tout au long du séjour...

Paruline à Couronne Rousse

Wakodaatchee Wetlands

Nous repartons vers l’ouest, pas très loin de notre hôtel… Visite des Wakodaatchee Wetlands, un parc naturel vaste et gratuit, enclavé au milieu des quartiers résidentiels… Le site figurera dans mon top 5 quand je ferai le point à la fin du voyage…

Surprenant : étangs, canaux, îles, forêts inondés… Végétation luxuriante, fougères, roseaux… De splendides passerelles en bois qui traversent l’ensemble… Une lumière parfaite de fin d’après-midi, avec le vert cru des feuilles qui tranche sur le bleu plombé de l’eau… Le paradoxe est total : des maisons qu’on ne voit pas, juste de l’autre côté d’un rideau d’arbres et ici, le tableau d’un commencement du monde...

Et puis, beaucoup d’oiseaux, faciles à observer… Tranquilles, respectés et accessibles… Ce n’est pas un zoo et pourtant, c’est pareil… Et pourquoi s’en plaindre ?...

Il y a sous les arbres, les pieds dans l’eau ou perchés sur des branches basses, de nombreux représentants de la famille des Hérons : Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Aigrettes Tricolores, Aigrettes Bleues, Bihoreaux Violacés et Hérons Verts… Ils se tiennent à quelques mètres de nous, totalement indifférents et pas gênés du tout…

Egalement nombreux, les Cormorans à Aigrettes et les Anhingas d’Amérique… Les seconds sont très souvent perchés sur des arbustes et font sécher leur plumage après une séance de pêche…

Cormoran à Aigrettes

Chez les canards, c’est très moyen… A part de très nombreux Dendrocygnes à Ventre Noir, je ne vois que de rares Sarcelles à Ailes Bleues, toujours de ternes femelles et jamais de mâles plus colorés… C’est maigre !...

Dendrocygnes Fauves

Partout, des Talèves Violacées et des Talèves à Tête Grise… Les premières marchent sur les nénuphars… Les secondes sont les plus abondantes, « importées » d’Asie elles se nourrissent dans la végétation aquatique, dont elles tordent les tiges avec leurs longues pattes pour porter les feuilles à leur bec…

Talèves à Tête Grise

Il y a aussi pas mal de Gallinules d’Amérique et quelques Foulques d’Amérique qu’à m’a grande surprise je ne verrai nulle par ailleurs pendant tout le séjour…

Gallinule d'Amérique

Foulque d'Amérique

Un Tantale d'Amérique survole le secteur...​ Le ciel, mais ce sera ainsi presque tout les jours est sillonné par les Urubus Noirs et les Urubus à Tête Rouge… J’observe une Buse à Epaulettes posée dans les branches d’un grand arbre… Un Epervier de Cooper –le seul du séjour – traverse le ciel en me laissant le temps pour quelques photos…

Epervier de Cooper

Au bord d’un étang, je vois une Moucherolle Phébi perché sur le haut d’un grand roseau…

Et puis, comme souvent, je trouve un bosquet avec un sol inondé qui semble attirer tous les oiseaux du secteur… Dans les branches, une dizaine de Colombes à Ailes Blanches, dont certaines qui viennent parfois s’abreuver à la base des troncs…

Colombes à Ailes Blanches

Pas mal de parulines qui s’agitent dans le feuillage, surtout des Parulines à Croupion Jaune, mais également une Paruline Noir et Blanc et une Paruline Verdâtre, toutes remuantes et difficiles à saisir dans l’objectif…

Paruline à Croupion Jaune

Paruline Verdâtre

Sur un arbuste en boule, je vois successivement quelques Quiscales des Marais et une douzaine de Carouges à Epaulettes…

Carouge à Epaulettes

Et j’allais l’oublier : premier Alligator d’Amérique vautré sur une petite levée entre deux canaux… Pas vraiment facile à distinguer dans l’ombre et partiellement caché par la base d’un arbre…

Le temps s’est arrêté ici, mais pas le cycle du soleil et il va faire nuit… Dommage, mais nous reviendrons demain matin, avant de partir pour la côte ouest…

Lundi 6 janvier

Hôtel Hampton Inn, Boynton Beach… Réveil… Petit-déjeuner de fou… Je ne pourrais pas tout tester, trop peu de temps… Devant nous, un type a chargé son assiette de pommes-de-terres sautées, de saucisses… et de donuts !... En ouvrant une bouche immense, il mord alternativement dans les trois pièces de sa composition, sans discrimination aucune… Il est monstrueux, au moins 140 kilos… Le spectacle de son « remplissage » m’effraie… Je ferme un peu les yeux et j’imagine Gargantua que des lutins chargeraient par la gueule avec une pelle, un peu comme les mécaniciens alimentaient avec du charbon les chaudières des locomotives à vapeur… J’en arrive même à envisager que le personnage qui me fait face puisse soudain se lever et se mettre à marcher !…

Après cette scène digne des Monty Python, je remonte dans la chambre et par la fenêtre, j’observe une bande d’une vingtaine d’Ibis Blancs sur les pelouses du parking…

Ibis Blanc

Wakodaatchee Wetlands

Retour à « Wakodaatchee Wetlands"… Même parcours que la veille, mais dans l’autre sens puisque le soleil a tourné… Même bonheur… Calme, lumière, silence et discrétion des visiteurs…

A l’entrée du parc, dans la végétation proche du chemin, un jeu : recherche des jeunes Iguanes Verts tout verts sur le feuillage vert des arbustes verts… Pas si facile, certains sont vraiment tout petits et le l’efficacité cryptique impressionnante…

Iguane Vert juvénile

Les adultes sont plus faciles à repérer, les plus gros (plus d’1,5 m de long) sont orange brique et se tiennent bien en vue dans les arbres… Ces animaux ont été introduits et sont orginaires des Antilles ou d'Amérique Latine...

Iguane Vert adulte

Juste après l'entrée, un Bihoreau Violacé bien tranquille qui se laisse photographier...

Bihoreau Violacé

Le même cortège d’oiseaux que la veille, à peu de choses près : Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Tantales d’Amérique, Ibis Blancs qui survolent le secteur ou pataugent dans l’eau peu profonde, juste sous mon nez, indifférents…

Grands Hérons

Tantale d'Amérique

Une Spatule Rosée accompagne un groupe d’une dizaine d’Ibis Falcinelles…

Proche et superbe, mais deux défauts : d’abord elle se tient systématiquement entre le soleil et moi, ensuite elle passe le plus clair de son temps derrière de grosses touffes de fougères immergées…

Spatule Rosée

Au-dessus du secteur, en chasse, quatre ou cinq quelques Hirondelles à Ailes Hérissées survolent les étangs et les mares…

Hirondelle à Ailes Hérissées

Des Buses à Epaulettes observées posées dans des arbres, un Balbuzard Pêcheur perché sur un grand piquet planté dans l’eau et l’inévitable cortège aérien des Urubus à Tête Rouge et des Urubus Noirs…

Sur l’eau, des Gallinules d’Amérique, quelques Talèves Violacées et une Foulque d’Amérique…

Foulque d'Amérique

Les Talèves à Tête Violacée d’hier soir qui semblaient pléthoriques ont disparu !... Nombreux Dendrocygnes à Ventre Noir et rares Sarcelles à Ailles Bleues, ternes comme la veille…

Sarcelle à Ailes Bleues

Cormorans à Aigrettes et Anhingas d’Amérique…

Anhinga d'Amérique

Pour les petits oiseaux, beaucoup moins abondants (ou visibles) que la veille… Une Paruline Masquée, dans l’ombre des racines immergées d’un arbre du swamp, remuante et vraiment peu éclairée !...

Paruline Masquée

Un peu plus loin, un Gobemoucheron Gris-Bleu, dont je découvrirai bien vite qu’il s’agit d’une des espèces les plus communes du sud de la Floride !...

Gobemoucheron Gris-Bleu

Découverte de mon premier mammifère : un Lapin des Marais… Quelques individus se tiennent sur les quelques îlots constituées par la base des arbres du swamp… Pas de photo…

Fin de matinée… En route vers l’ouest…

Vers Fort Myers – State Highway 78

Je regrette de n’avoir passé que deux nuits dans le coin… J’aurais voulu explorer un peu plus Loxahatchhe et profiter encore de Wakodaahatchee… Tant pis…

Nous partons vers l’ouest… Une autoroute en plat pays, pas grand chose à voir… Et puis je tourne sur la droite pour aller chercher de l’essence… Une station-service en pays Seminole… Les indiens qui tiennent le lieu ne sont ni accueillants, ni souriants… Nous buvons un café sur une terrasse sordide envahie par les Quiscales des Marais…

J’arpente un peu l’esplanade autour des bâtiments et j’observe quelques Corneilles d’Amérique, bruyantes (je les identifierai d’ailleurs plus tard à leurs cris)… Elles vont en viennent entre les clôtures et les toits d’un chantier...

Corneille d'Amérique

Sur les poteaux de la ligne électrique, deux Buses à Epaulettes vont et viennent, se rejoignent et puis se séparent… Sans aucun doute les membres d’un couple…

Buse à Epaulettes

Pas de retour vers l’autoroute, nous prenons la State Highway 78, parallèle au grand axe par le nord… Une seule voie, pas ou très peu de circulation, à travers des paysages marécageux et herbeux vierges de toute installation humaine, sauvages… Ouf !...

L’occasion d’observer une Grue du Canada… Malheureusement, elle longe un grillage à moutons et je dois me contenter de photos faites à travers ce quadrillage inopportun…

Grue du Canada

Sur les fils en bord de route, de très nombreux Martins-Pêcheurs d’Amérique que je tente sans réel succès de photographier, et tout aussi nombreux, des Crécerelles d’Amérique…

Crécerelle d'Amérique femelle

La route est encore longue... Après avoir repiqué vers le sud, nous reprenons les grands axes pour atteindre Fort Myers en fin d’après-midi… Le motel est installé dans une zone indéfinie ponctuée de stations-services, de commerces, de terrains vagues et de bâtiments incertains… Je m’habituerai à ce genre d’endroit… Personne à pied dans tout ça… On gare sa voiture devant l’endroit où l’on va et les déplacements pédestres se limitent aux quelques mètres qui séparent le parking de la porte choisie…

Pour nous motel typique : accueil à l’entrée, piscine ensuite et bâtiment tout en longueur à l’arrière, avec les chambres identiques réparties de part et d’autre en face de leur emplacement de parking… Propre, efficace, tranquille et étrangement accueillant quand on considère l’environnement extérieur… Nous passerons six nuits ici… Americas Best Value Inn, vous pouvez y aller…

Mardi 7 janvier

Assez tôt, nous traversons un pont immense qui conduit à l’île de Sanibel, au large de Fort Myers, dans le golfe du Mexique… A l’ouest près du continent, un secteur résidentiel avec des maisons et des constructions partout ; au centre une zone naturelle avec plages, marais, mangroves et bosquets ; à l’est, l’île s’incurve vers le nord, le fric ! ça s'appelle Captiva…

JN Ding Darling National Wildlife Refuge

Nous commençons par Ding Darling… C’est un immense parc, sur la côte nord… On traverse en voiture… Vastes étangs lagunaires avec bancs de sable, mangroves et forêts tropicales… On s’arrête où on veut, la circulation ne se fait que dans un sens… C’est simple et efficace… Je sais qu’en France, il y aurait des grillages partout, un vague observatoire d’où l’on pourrait apercevoir quelques oiseaux distants d'un kilomètre, avec un accès strictement réservé aux seuls hiérarques des associations locales et nationales qui gèreraient le sanctuaire comme on gère une loge maçonnique !...

Avant l’accès au parc, je m’arrête sur un parking, le temps de fumer une cigarette… Un oiseau chante haut dans les arbres, je vois mon premier Cardinal Rouge, caché dans le feuillage, éclatant et bien plus gros que ce à quoi je m’attendais… Dans un fossé juste à côté des voitures, je découvre un très gros Alligator d’Amérique… Aux abords du parking d’autres oiseaux : des Tourterelle Tristes, une Moucherolle Phébi qui chasse depuis un grillage, un Pic à Tête Rouge sur un fil et un Grand Pic affairé sur un tronc…

Tourterelle Triste

Pic à Tête Rouge

Les Ibis Sacrés sont omniprésents...

Ibis Blanc

Nous reprenons la voiture et entrons dans le parc proprement dit… C’est avant tout et presque uniquement de la mangrove…

Deux endroits méritent des haltes systématiques et prolongées : de vastes étangs lagunaires où des bancs de sable affleurent de la surface au gré des marées… Et là très nombreux oiseaux, plutôt éloignés pour beaucoup d’entre eux, plus proches pour certains…

Immanquables et bien plus gros que tout les arbres, sur les bancs de sable, une dizaine de Pélicans d’Amérique, les seul que j’observerai pendant tout le séjour…

Pélicans d'Amérique

Les pattes dans l’eau, vraiment très nombreux : Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Aigrettes Bleues, Aigrettes Neigeuses, Ibis Sacrés, rares Spatules Rosées, Chevaliers Semipalmés, Bécasseaux Variables, Bécassins à Bec Court, quelques Chevaliers Grivelés…

Aigrette Bleue

Aigrette Neigeuse

Spatule Rosée

Chevalier Grivelé

Chevaliers Semipalmés et Bécasseaux Variables

Ibis Blanc

Je ne peux faire grand-chose de plus qu’énumérer ces oiseaux… La lumière est magnifique, les sujets sont abondants, mais leur éloignement explique la faible moisson photographique…

Tout près de la route, j’observe – et surtout entends des Corneilles de Rivage… L’occasion aussi, près de la voiture, de photographier des Bihoreaux Violacés d’âges divers, très coopératifs…

Bihoreau Violacé adulte

Bihoreau Violacé immature

Le reste de la boucle est nettement moins intéressant… Traversée de la mangrove, peu d’oiseaux, un couvert végétal ininterrompu, visibilité très limitée dans un milieu très homogène…

Comme nous voyons les premiers panneaux qui indiquent la sortie du parc, un Pygargue à Tête Blanche survole la voiture, totalement inattendu… C’est un immature… L’apparition est vraiment brève… Frustrante et excitante à la fois…

Bowman’s Beach

Pascale s’est montrée patiente pendant la traversée du parc, elle mérite bien un séjour à la plage… Direction Bowman’s Beach… IL n’y a qu’à traverser l’île étroite vers le sud et laisser la voiture… Traversée de la mangrove par un système de passerelles et arrivée sur le sable… C’est parfait : soleil, mer bleue émeraude, peu de monde… Aucun bâtiment, bien sûr… Ce sont en fait trois tons, parfaitement irréfutables : bleu de la mer, blanc du sable, vert de la mangrove… Je m’abandonne à cette simplicité : moins il y a d’hommes et plus le monde est beau… Je mets l’acropole, Notre-Dame ou le colisée dans le sac des importuns… Autant les artefacts peuvent être intéressants et propices à l’intellectualisation, autant je suis incapable d’y trouver le dixième de l’émotion que me procure en montagne un ruisseau de 20 centimètres de large parsemé de quelques pierres !...

Bref, on est bien sur une plage, mais pas dans une station balnéaire ou dans un luna-park… Il ne reste qu’à rôtir et à se faire traverser par les rayons du soleil, quel qu’en soit le prix, puisque c’est si bon… Et tellement animal…

Je n’oublie pas les oiseaux : Mouettes Atricilles, Goélands à Bec Cerclé, rares Goélands d’Amérique (tous immatures), Pélicans Bruns…

Mouettes Atricilles

Goéland d'Amérique 1er hiver

Pélican Brun

Quelques échassiers : Chevaliers Semipalmés dans les flaques, Bécasseaux Sanderling sur le sable…

Chevalier Semipalmé

Un grand reposoir de sternes : dizaines de Sternes Royales, dizaines de Sternes Caugeks, une Sterne de Forster… Parfois des oiseaux s’envolent et partent pêcher au-dessus de la mer…

Sterne Caugek

Sterne Royale

Sterne de Forster

Des Balbuzards Pêcheurs survolent le secteur et s’éloignent vers le large…

Bailey Tract

Un secteur, proche de la côte sud de l’île, qui dépend administrativement de Ding Darling, mais qui en est totalement détaché... Etangs, forêts épaisses et savanes… Je me demande si le mot « savane » est approprié ici, pourtant je trouve qu’il convient mieux que « steppe » !...

L’après-midi est déjà bien avancé et les oiseaux sont extrêmement discrets, pour ne pas dire absents… Nous faisons des kilomètres sans entendre un bruit, sans voir bouger une feuille…

Heureusement, au tout début de la piste, un Alligator d’Amérique prend le soleil à quelques mètres de nous…

Alligator d'Amérique

Plusieurs kilomètres de marche...

Captiva

Pas d'oiseaux au programme, mais une incursion vers la pointe de l'île la plus éloignée du continent, la plus étroite... Ca s'appelle Captiva... Le fric dégouline des maisons... Et c'est magnifiques... Une entrée côté route, une sortie côté plage, pour chacune des bâtisses... Bon goût, colonnades et pilotis, pelouses impeccables... Partout, une végétation digne d'un jardin botanique... Hélas, on ne peut s'arrêter nulle part, tout est privé... Je vois seulement des Tourterelles Tristes et des Tourterelles Turques, très nombreuses... Déambulation automobile... Puis retour à notre hôtel...

Mercredi 8 janvier

Audubon Corkscrew Swamp Sanctuary

Nous partons en direction du sud-est, vers l’intérieur des terres… Près de 80 km…

Le secteur est très vaste… Un grand parking au centre d’accueil et une immense passerelle en bois qui parcourt les bois inondés – le swamp – sur plus de 3,5 km…

Immédiatement, je tombe amoureux de l’endroit… L’impression d’avoir remonté le temps et découvert la préhistoire de mes livres d’enfant… Les bouquets de fougères qui émergent de l’eau, les troncs interminables des cyprés, la végétation aquatique omniprésente, l’inondation permanente… Le regard cherche son chemin entre le sommet des arbres et la profondeur des couverts… Les rayons de soleil traversent facilement la canopée et dessinent un enchevêtrement d’ombre et de lumière… Les yeux s’épuisent à dompter ces contrastes… Richesse et plénitude du monde, indiscutables… Le silence n’est qu’un écrin pour les cris des oiseaux…

La journée va passer trop vite...

Non loin du centre d'accueil, après quelques centaines de mètres, je découvre un petit nourrissage destiné à attirer les oiseaux... Bien vite, quelques Passerins Nonpareils, mâles et femelles qui surgissent brièvement du couvert et viennent s'alimenter sur l'unique mageoire ou sur le sol juste en-dessous...

Il fait particulièrement sombre et les photos sont difficiles... Je repère des bagues sur les pattes de quelques uns des oiseaux...

Passerins Nonpareils mâles

Ils doivent être 5 ou 6, leur statut est sujet à caution, certes, mais je ne boude pas mon plaisir... Jamais vu de plumages aussi colorés que ceux des mâles... J'en oublie les femelles !...

D'autres visiteurs se montrent au même endroit, Tourterelle Triste, Geai Bleu ou Cardinal Rouge...

Tourterelle Triste

Geai Bleu

Cardinal Rouge femelle

Un peu plus loin,la passerelle longe une lisière de grands cèdres et traverse un secteur de hautes herbes parsemées d'arbustes, le tout complètement inondé, évidemment...

J'observe de petits oiseaux, assez remuants, qui volettent entre les touffes herbeuses et les arbustes... Ils semblent être à peine une dizaine... Je parviens à en caler quelques uns dans mes jumelles, ce sont des Bruants des Marais...

Bruant des Marais

Plus loin, la passerelle traverse la forêt et j'observe d'autres espèces : Moqueur Chat caché dans l'épaisseur du feuillage, Viréo à Tête Bleue,  Pic à Tête Rouge très confiant et Grand Pic affairé sur un tronc...

Moqueur Chat

Viréo à Tête Bleue

Pic à Tête Rouge

Grand Pic

Il y a aussi un Tyran Huppé installé dans le secteur... Il chasse depuis les branches intermédiaires du sous-bois...

Tyran Huppé

Les paysages se succèdent avec une étonnante diversisté eu égard au faible périmètre... De la forêt tropical à de vastes steppes inondées...

Les oiseaux sont haut dans les branches, je les vois mâles... Des Ecureuils Gris se montrent partout, y compris sur la passerelle, jusque dans nos pieds...

Ecureuil Gris

Deux Ratons Laveurs se faufilent l'un derrière l'autre sur des troncs morts, au milieu du couvert végétal, difficiles à discerner dans l'obscurité ambiante... Je tente une photo, au jugé car je ne vois pas grand-chose (triste résultat !)... De tout le séjour, c'est la seule fois où je croiserai cette espèce que je m'attendais à observer très facilement...

Raton Laveur

Et puis des sous-bois plus obscurs, où les souches pourrissent au contact de l'eau... 

Dans ce secteur, j'entends de nombreux Moqueurs Chats dans l'épaisseur de la végétation... Ils crient vraiment comme des chatons...

J'observe une Paruline des Ruisseaux qui explore les broussailles et les petits bancs de terre au bord de l'eau... Difficile à photographier : très remuante, pas de lumière et des obstacles qui cachent le sujet...

Paruline des Ruisseaux

Vers la fin du parcours, dans un endroit étrange, nous atteignons une sorte d'immense "fontaine à cresson" où les étendues d'eau - que je n'ose appeler étangs - sont entièrement recouvertes d'une végétation aquatique d'un vert tendre...

Tout autour une végétation épaisse, des troncs nus et des souches...

Comme je découvre l'endroit, une Paruline Noir et Blanc - excusez l'odeur grammaticale, mais c'est comme ça qu'on dit dans les livres ! - vient explorer l'écorce de l'arbre contre lequel je suis appuyé... Aucune crainte !...

Paruline Noir et Blanc

En cherchant bien, je découvre pas mal d'invités sur le tapis végétal qui recouvre les mares... Il y a quatre petits serpents qui prennent le soleil sur les feuilles, je découvrirai plus tard qu'il s'agit de Nerodia erythrogaster, pas de nom en français... Pas venimeux...

Nerodia erythrogaster

De très jeunes Alligators d'Amérique ont adopté le même comportement... Ils ne font que quelques dizaines de centimètres...

Alligator d'Amérique juvénile

Beaucoup plus imposant, un adulte prend le soleil sur une berge... Un lien de famille ?...

Alligator d'Amérique

La boucle se termine, on voit les bâtiments du centre d'accueil... Je voudrais faire un second tout, mais je ne suis pas certain que Pascale apprécierait !... Quelques Urubus à Tête Rouge survolent le secteur, avec le couvert des arbres je les avais oubliés...

Urubu à Tête Rouge

Pour retourner à Fort Myers, nous faisons une boucle en prenant par le nord-ouest... L'occasion de voir pas mal de Martins-Pêcheurs d'Amérique sur les fils en bord de route, au-dessus des canaux... 

Martin-Pêcheur d'Amérique (femelle)

Fort Myers

Ce soir, nous avons décidé de visiter le centre-ville d’une ville américaine : Fort Myers – 80 000 âmes -. Pour le moment nous avons vu et traversé de nombreux et très vastes secteurs indiscutablement urbains, mais rien que je puisse décemment appeler « ville », plutôt des zones artisanales ou commerciales dans lesquelles s’inséreraient des secteurs résidentiels… Tout cela parcouru par des routes à 6 voies… Enfilade de stations-services, pharmacies, supermarchés, restaurants, motels, terrains vagues, magasins de meubles, cabinets d’avocats… N’importe quoi… On y vient en voiture, on sait exactement où on va, on se gare devant et on repart… Personne à pied, hormis ceux qui traversent les parkings où ils ont garé leur voiture…

Alors, je suis curieux de voir un centre-ville, c’est aussi bête que ça… Ici, j'ai lu qu'il y en avait un...

Depuis l’hôtel, nous parcourons d'abord des zones telles que celles que je viens de décrire - artisano-commerciales - , mais au fur et à mesure où nous approchons du centre les espaces deviennent plus étroits, les immeubles plus hauts et les magasins plus rares… Nous trouvons un parking... Le cœur de la cité n'est qu'à quelques centaines de mètres…

Tout près de là, une limousine 4x4 est garée devant un hôtel, insolite à mes yeux… Je ne comprends même pas à quoi ça peut servir !… Je photographie, c’est assurément « américain »…

Cinq minutes de marche et nous voilà au centre historique… Eh bien, c’est juste une rue parallèle au bord de mer, plutôt courte, avec des magasins et des restaurants… Les immeubles ne sont ni beaux ni laids… C’est vivant et accueillant, on se sent bien et c’est tout… En réalité, il n’y a pas de centre… C’est seulement un endroit plus ancien que les autres – le plus ancien – où les bâtiments publics ont poussé dès le début, donnant l’illusion d’un urbanisme déterminé…

Au-delà de cette toute petite zone, toute harmonie perd ses droits et les bâtiments ne font plus que s’agglomérer les uns aux autres, comme des cellules tumorales, le long des axes droits... Seule  l’opportunité conjoncturelle envisagée au moment de la construction a déterminé la nature spécifique de chaque bâtiment… On pourrait presque parler de hasard… Ou de darwinisme !…

Bonne soirée dans ce « centre historique »… Cocktail en terrasse, cuisine mexicaine, café, cigarette… L’ambiance est cool...

Jeudi 9 janvier

Audubon Corkscrew Swamp Sanctuary

Retour à Corkscrew ce matin… Je ne m’en lasse pas… Le temps est encore parfait et je vais essayer d’améliorer mon bilan de la veille…

Juste à la sortie du centre, je scrute les arbres où je vois pas mal de petits oiseau... J'ai la chance de découvrir un Tangara Vermillon dans les hautes branches... Rouge vif... Au départ, je l'avais pris pour un cardinal, mais sa petite taille m'intriguait... Pas facile à saisir dans l'objectif, remuant et lointain...

Tangara Vermillon

Je continue jusqu'au nourrissage installé un peu plus loin... Il s'agit en fait d'une simple mangeoir... Je me dis qu'avec de la chance, je verrai de nouvelles espèces ou celles d'hier dans de meilleures conditions...

Il y a un Cardinal Rouge mâle et, après la femelle plus terne de la veille, c'est l'occasion de faire quelques photos...

Cardinal Rouge

Un Quiscale Bronzé vient picorer les graines tombées sur le sol... Peu d'observations pour cette espèce que je m'attendais à voir facilement... Pas de lumière...

Quiscale Bronzé

J'inspecte les environs et je découvre finalement un Passerin Indigo qui se tient à la limite du couvert, dans la végétation... Malgré mon attente, il ne s'aventurera jamais plus loin... Seule observation du séjour...

Passerin Indigo

Nous poursuivons à travers les bois inondés... 

J'observe un Pic Maculé sur le tronc d'un arbre... Mon premier... Pas vraiment farouche, mais remuant... Traduit de l'anglais, son nom donnerait "suceur de sève à ventre jaune"...

Pic Maculé

Plus loin, nous croisons des Ecureuils Gris qui utilisent la passerelle, cherchant leur nourriture ou se poursuivant, indifférents aux visiteurs...

Ecureuil Gris

Route 850

Globalement, nous voyons moins d'oiseaux que la veille... Difficile à comprendre, les conditions sont presque les mêmes... 

Non loin de la fin du parcours, nous observons une Aigrette Bleue...

Aigrette Bleue

Les serpents Nerodia erythrogaster sont toujours au même endroit, à prendre le soleil...

Nerodia erythrogaster

Retour au centre d'accueil où nous prenons un café...

Route 850

Pour quitter les lieux, nous repartons par la route 850 qui contourne le secteur de Corkscrew d’abord par le nord, puis vers le sud-ouest… Beaucoup moins de circulation et traversée d’un vaste secteur naturel où j’espère faire quelques rencontres…

Au bout de quelques kilomètres, je note dans un fossé en bord de route la présence d’une bonne trentaine d’Urubus Noirs…

Quelque chose de mort doit se trouver là, mais je ne vois rien… Les vautours se succèdent et disparaissent dans les reliefs, pendant que d’autres attendent sur les piquets d’une clôture, sur les arbres ou sur le sol…

Urubus Noirs

L’odeur est terrible !...

En scrutant les alentours, je découvre sur la branche d’un arbre un rapace à l’allure insolite… Très vite je reconnais un Caracara du Nord, une sorte de faucon haut sur pattes que je ne comptais pas voir lors du séjour…

Caracara du Nord

Il s’agit d’un immature et il est assez loin…

Nous continuons vers la côte… Peu avant de rejoindre la highway 75, juste avant les premiers signes d’occupation humaine et le retour à l’urbanisation, je repère un Pygargue à Queue Blanche adulte qui survole le secteur… Il est assez loin, je perds du temps pour garer la voiture et en descendre…

Pauvres photos et disparition du sujet !...

Ce sera la seule fois du séjour où je photographierai l’espèce…

Lovers Key State Park

Maintenant nous avons atteint la côte et nous sommes en plein milieu urbain, l’après-midi est bien entamé… Quelques ponts encore et nous sommes sur un chapelet d’îles qui s'étire vers le nord… Mangroves et plages, rien d’autres… Le bleu et le vert s’entrelacent partout, seulement bordés par endroit du mince ruban blanc des plages étroites…

Nous passons la fin de l’après-midi sur Lovers Key Beach… Préservé, peu de monde, le soleil… Paradisiaque…

Pour ce qui est des oiseaux, pas grand-chose dans les mangroves mais des choses intéressantes sur la plage…

Tout d’abord, un reposoir d’une bonne cinquantaine de Bec-en-Ciseaux Noirs… On dirait de grandes sternes affublées d’un bec démesuré et presque ridicule (en fait ces oiseaux sont plus proches des mouettes ou des goélands)… On peut venir au contact sans problème, personne ne décolle, c’est à peine croyable !...

Je dois reculer pour faire mes photos…

De temps en temps quelques oiseaux s’envolent en groupe, survolent la mer un moment et reviennent se poser…

Becs-en-Ciseaux Noirs

Il y a également des Sternes Royales…

Sterne Royale

J’observe aussi des Mouettes Atricilles, des Goélands à Bec Cerclé, un Goéland d’Amérique immature, quelques Chevaliers Semipalmés et de rares Pluviers Neigeux…

Goéland d'Amérique immature

Chevalier Semipalmé

Pluvier Neigeux

Nous marchons jusqu’au nord de la plage sans faire d’autres rencontres notables…

Fort Myers

Ensuite, retour à Fort Myers… Je traîne un peu autour du motel et j’observe quelques oiseaux : Tourterelles Tristes, Corneilles d’Amérique, Moqueurs Polyglottes et très nombreux Etourneaux Sansonnets...

Moqueur Polyglotte

La nuit tombe vite...

Vendredi 10 janvier

Un petit tour près de l'hôtel avant de partir... Les Corneilles d'Amérique sont très actives le matin... Elles survolent le secteur en groupes et semblent se rendre vers des lieux de nourrissage... Elles sont bruyantes et me permettent ainsi de les identifier sans trop de difficulté...

Corneille d'Amérique

Sanibel Island

Nous passons une bonne partie de la journée sur Sanibel… Un petit café dans Captiva et un tour à pied au milieu des riches résidences… Franchement, c’est beau et harmonieux… Jolie promenade...

Nous atteignons le bord de mer...

Peu de monde sur la plage... Nous marchons longuement au bord de l’eau… Des Pélicans Gris pêchent à quelques mètres du rivage…

Pélican Gris

Sur le sable, j’observe des Tournepierres à Collier…

Tournepierre à Collier

Les mêmes mouettes et goélands que d’habitude…

Retour à la voiture… Une Crécerelle d’Amérique est installée en haut d’un grand mat, en pleine rue…

Six Mile Cypress Slough Preserve

Nous regagnons le continent en milieu d’après-midi… Nous allons visiter une réserve proche de l’hôtel : Six Mile Cypress Slough Preserve…

Le temps s’est couvert, il n’y a pratiquement pas de lumière et une petite pluie commence à tomber…

Nous décidons pourtant d’accomplir notre programme… Les lieux sont assez comparables à Corkscrew, mais l’eau y est encore plus présente…

Après avoir traversé un bois de cyprès inondé, nous atteignons les rives d’un étang, puis nous enfonçons plus profondément dans la forêt…

Nous croisons la route d’un petit groupe de Mésanges Bicolores, mais elles sont remuantes et disparaissent bien vite… Je ne peux faire aucune photo !...

Buse à Epaulettes

J’observe une Buse à Epaulettes perchée dans le sous-bois où elle semble se protéger de la pluie qui devient pénible…

Je traverse un petit secteur où les pics sont très actifs et bruyants… Un Grand Pic s’affaire contre l’écorce pourrie d’un arbre, tout près du sol à moins de trois mètres de la passerelle…

Grand Pic

Il est totalement indifférent à la présence humaine…

Dans les plus hautes branches j’observe un Pic Mineur et un Pic Flamboyant, bien moins coopératifs… Ce sera la seule fois du séjour où je verrai un Pic Flamboyant : photo minable sans lumière ni netteté…

Pic Mineur

Pic Flamboyant

La végétation est magnifique…

Nous reviendrons demain, j'espère que le temps sera meilleur…

Samedi 11 janvier

Six Mile Cypress Slough Preserve

Retour ce matin à Six Mile Cypress… Et le soleil n’est pas au rendez-vous… On sent bien qu’il va arriver, mais il n’est pas là… La lumière n’est pas bonne… Je me faisais une joie de venir ici avec de belles couleurs et un ciel bleu… Raté… Et je n’y reviendrai pas, demain nous quittons le secteur…

Un Viréo à Tête Bleue tout près de l'entrée...

Viréo à Tête Bleue

Eh bien tant pis… Je ferai avec ce quasi brouillard !...

Près de l’étang, je trouve des oiseaux… Bonne nouvelle, il y a les Mésanges Bicolores de la veille, probablement celles que j’avais loupées… Je prends mon temps et j’obtiens un résultat moyen… Ces oiseaux sont très remuants et j’ai du mal à les caler dans l’objectif…

Mésange Bicolore

Tout près de là, un Pic Mineur cherche sa nourriture sur les troncs…

Pic Mineur

Pas facile non plus à bien repérer dans l’enchevêtrement végétal…

Une Paruline des Prés, jaune vif, se déplace dans les branches au-dessus de ma tête…

Paruline des Prés

Je resterais bien ici tout la matinée, mais je ne suis pas tout seul !...

Plus loin, l’ambiance devient beaucoup plus calme…

Traversée d’un sous-bois sombre et très inondé, avec un Troglodyte de Caroline qui se faufile entre les troncs et sous les fougères, juste à côté de la passerelle… Je fais ce que je peux pour le photographier et ça ne donne pas grand-chose, en plus j’ai un réglage calamiteux qui diminue encore plus la lumière… Dommage, je ne reverrai plus cette espèce de tout le séjour…

Troglodyte de Caroline

Un peu plus loin, je repère des Mocassins d’eau qui se prélassent sur un tronc effondré… Très dangereux, parmi les rares serpents venimeux de Floride… Les plus grands peuvent atteindre 1,80 m de long…

Mocassin d'eau

Voilà, la boucle est bouclée et je ne reviendrai plus ici… J’ai pourtant aimé l’endroit, mais le soleil et la lumière n’ont jamais été au rendez-vous… Frustré…

Sanibel

Nous passons le reste de la journée sur l’île de Sanibel, qui n’est pas loin et que nous apprécions beaucoup…

Un bon moment à glander sur la plage de Bowman’s Beach… Plus de monde en ce samedi, mais c’est supportable… J’observe les oiseaux habituels : Mouettes Atricilles, Sternes Caugeks, Sternes Royales et Pélicans Bruns…

Mouette Atricille

Sterne Caugek

Sternes Royales

Pélican Brun

Comme partout ailleurs dans ce que j'ai vu de la Floride, il y a des Balbuzards Pêcheurs... Ici, ils vont et viennent entre la mer et le rivage où ils nichent...

Balbuzard Pêcheur

De temps en temps une Frégate Superbe arrive du nord de l’île, assez loin au large, patrouille un moment et repart vers sa direction d’origine… Jamais elle ne viendra jusqu’à nous et je me contenterai d’observations assez lointaines…

Frégate Superbe

L’après-midi est maintenant bien entamé et nous reprenons la route du continent…

Manatee Park

A Fort Myers, il y a une usine électrique qui déverse de l’eau chaude dans la Orange River, juste avant qu’elle se jette dans la mer… La température de l’eau, légèrement plus élevée attire les Lamantins chaque hiver…

Nous observons quelques animaux, devinant sous la surface de l’eau les corps qui peuvent dépasser 1,5 tonne… Seuls les museaux émergent de temps en temps…

Lamantin

Bien difficile de faire des photos dignes ce nom !...

Le reste du parc ne présente pas un grand intérêt et la nuit tombe vite… Retour à l’hôtel…

Dimanche 12 janvier

Ce matin, départ de la côte ouest… Adieu au golfe du Mexique… Je regrette déjà de n’être pas resté plus longtemps dans cette partie de la péninsule… Je ne suis pas sevré du type de végétation que j’y ai découvert, notamment du swamp… Les plages sont magnifiques et sauvages… Malgré l’excitation suscitée par la découverte de nouveaux horizons, je sens quelque chose qui me reste en travers…

Nous roulons d’abord vers le sud, le long de la côte, en direction de Naples… Autoroute…

Ensuite cap à l’est, tous les Everglades à traverser… Nous prenons Tamiani Trail… Je m’attendais à une piste, comme le nom l’indiquait, mais c’est une véritable route, large et bien entretenue… Je pense que ce qui lui vaut son nom de piste, c’est le fait qu’il n’y a que deux voies et peu de circulation… Un autre monde !...

Big Cypress Bend Boardwalk

Quelques kilomètres après la bifurcation, sur la gauche, il y a une passerelle qui permet de pénétrer la forêt tropicale… C’est dans la très vaste réserve de Big Cypress qui couvre quasiment toute la partie occidentale des Everglades… Tout de suis après avoir quitté la voiture, nous sommes survolés par un Pygargue à Queue Blanche adulte… Il passe tout près de nous et disparaît derrière les cimes des arbres… Incroyable comme ces énormes oiseaux sont furtifs… Même pas le temps de lever les bras pour faire une photo… Assez frustrant…

Nous pénétrons sous les arbres… C’est de la forêt tropicale, pas du swamp…

Il y a des troncs énormes qui s’élancent vers le ciel et un sous-bois dense, avec un entrelacs de plantes grasses, de lianes et de fougères… C’est touffu et bien difficile à pénétrer du regard…

J’entends des Balbuzards Pêcheurs qui cirent au-dessus de nos têtes, mais je ne les vois pas… Assez peu d’observations ici en définitive… Peu de cris…

Une fois la boucle effectuée, nous regagnons le bord de la route où la voiture est garée… Très nombreux Urubus Noirs dans le ciel, qui cerclent…

Urubu Noir

Parmi eux je repère quelques chose de plus petit, une Buse à Queue Courte en phase sombre… Elle cercle aussi…

Buse à Queue Courte

Un peu plus haut, je découvre un second oiseau, en phase claire celui-ci… Je ne photographierai que le premier…

Comme je remonte dans la voiture, je vois un petit oiseau qui chante sur un fil… Je vois qu’il chante, mais je ne l’entends pas… C’est une Paruline à Gorge Jaune…

Paruline à Gorge Jaune

Elle ne reste que quelques secondes sur son perchoir et disparaît à jamais !... Mauvaises photos et unique observation du séjour pour cette espèce que je m’attendais à trouver commune…

Nous repartons…

Kirby Storter Roadside Park

Plus loin vers l’est, mais sur la gauche cette fois, un vaste parking et une passerelle qui s’enfonce dans une sorte de savane inondée devenant bientôt parsemée de cyprès… Là j’observe très difficilement quelques Chardonnerets Jaunes…

Chardonneret Jaune

Ils sont à contre-jour, planqués dans la végétation et en plus, ils ne sont pas jaunes !... Plumage d’hiver…

Plus loin encore, c’est carrément une forêt tropicale…

Il y a des oiseaux, notamment plusieurs espèces de parulines… Pas faciles à observer dans l’enchevêtrement… Je repère pourtant une Paruline des Prés qui se laisse photographier à peu près correctement…

Paruline des Prés

Tout au bout de la passerelle, un petit étang recouvert de plantes qui ressemblent à des nénuphars… En regardant bien, je découvre de minuscules Alligators d’Amérique qui prennent le soleil sur les larges feuilles… J’en compte neuf…

Alligators d'Amérique

J’aimerais consacrer plus le temps à cet endroit, notamment aux sous-bois qui semblent assez riches en oiseaux, mais la journée n’est pas assez longue… Retour au parking…

Loop Road

Nous avons repris la voiture et après quelques kilomètres nous tournons à droite pour prendre la « Loop Road », une boucle qui quitte la »Tamiani Trail » par le sud et la retrouve des dizaines de kilomètres plus loin… Excellent moyen « d’entrer dans le pays »… Forêt tropicale luxuriante, de l’eau partout, peu de voitures, stationnement où et quand on veut… Il faudrait beaucoup plus de temps !...

Je vois pas mal d’oiseaux d’eau, surtout des Ibis Blancs et plusieurs espèces hérons…

Ibis Blanc

J’assiste à plusieurs manifestations sonores très bruyantes chez les Hérons Verts, très nombreux ici… Je mets ça sur le compte de l’activité nuptiale, peut-être à tort…

Héron Vert

Mais j’ai l’impression de bâcler… Pas assez de temps et trop d’endroits intéressants où s’arrêter…

Alligators d'Amérique

Au bout du compte, je me suis retrouvé à chercher les Alligators d’Amérique et les tortues… Chez ces dernières, je note Pseudémydes de Nelson, particulièrement abondantes… Je dois dire que l’identification est venue bien après l’observation…

Pseudémyde de Nelson

En quittant la zone, tout près des premières maisons, j’observe un animal sur le bord de la route… Jamais vu… Je pense à une fouine ou à quelque chose dans ce genre… En regardant mieux je vois que c’est un écureuil… Enorme !... Plus tard, j’apprendrai qu’il s’agit d’un Ecureuil-Renard, également connu sous le nom d’écureuil fauve… Je n’envisageais même pas l’existence de ce genre de bête !...

Ecureuil-Renard

Micosukee Indian Village

A la sortie de la « Loop Road » nous nous arrêtons au village indien Micosukee, pour boire un café… L’ambiance est plombée… Les Indiens tiennent les caisses… C’est du business… Les hommes ne parlent et sont maussades, pas sympathiques du tout… Les femmes sont un peu plus souriantes… Mais ici, c’est nulle part… On ne sent rien, à part un tourisme convenu et purement mercantile… Aucun intérêt… Des magasins de souvenir, un casino et pas grand-chose d’autre…

Un grand parking et une grosse bande de Carouges à Epaulettes qui cherchent leur nourriture sur le bitume, mêlés à des Quiscales des Marais…

Carouges à Epaulettes

L’endroit ne me plaît pas… Il y a d’autres oiseaux, mais assez communs : Moqueurs Polyglottes, Tourterelles Tristes, etc…

Il reste encore pas mal de chemin…

Homestead

D’abord c’est l’autoroute… Interminable… On frôle Miami et ça devient de plus en plus moche… Et puis, plus loin vers le sud, une petite route en direction de Homestead… Changement de décor… Un véritable paradis agricole… Des champs immenses… De haricots, de manguiers, de plein d’autres choses que je ne connais pas… De tout… Des camions à plateau avec des latinos qui reviennent des champs…

Des oiseaux sur les fils… Enormément de Tourterelles Tristes, beaucoup de Crécerelles d’Amérique, des Pies-Grièches Migratrices…

Crécerelle d'Amérique

On arrive en ville… Impersonnel, comme toujours… Des rues droites, occupation des sol aléatoire… Pas de centre… Et puis le motel… Comme à Fort Myers, un véritable havre de paix au milieu d’une zone commerciale… Je m’y sens bien tout de suite… Propre, efficace, accueillant, bon marché, sans manière : made in USA !... Travelodge by Windham, n’hésitez pas si vous voulez passer quelques jours dans le coin…

Lundi 13 janvier

Ce matin, nous partons dans les Everglades pour la journée… Nous allons explorer toute la zone située entre Homestead et la pointe sud de la péninsule… Il y a une route…

Lucky Hammock

Premier arrêt quelques kilomètres avant l’entrée du parc national… Un tout petit bosquet au milieu de vastes friches broussailleuses et de grands champs… Pas spectaculaire du tout, pas beau… Il paraît que les oiseaux abondent ici…

La moisson est plutôt maigre : Moucherolles Phébi et Moqueurs Polyglottes… Très nombreux Moqueurs Chats qui vont et viennent entre les buissons épais et les zones plus ouvertes… Photos bien médiocres...

Moqueurs Chats

Une Buse à Epaulettes immature sur un fil…

Buse à Epaulettes

Des Cardinaux Rouges à la recherche de nourriture dans les hautes herbes…

Effectivement, il y a pas mal d’oiseaux ici… Je ne m'attarde pas … Il s’agit d’une prise de contact, je reviendrai souvent…

Anhinga trail

Nous avons passé l’entrée du parc des Everglades… Un péage, 35 dollars... On peut venir autant de fois qu’on veut pendant une semaine… Un Urubu à Tête Rouge nous regarde payer depuis un arbre…

Urubu à Tête Rouge

Un peu plus loin, c’est le Royal Palm Visitor Center… Quelques bâtiments et deux pistes : l’une vers les marais – Anhinga Trail –, l’autre vers la forêt – Gumbo Limbo Trail… Sur le parking il y a de très nombreux Urubus Noirs… Certains sont au sol et font chauffer les plumes de leurs ailes au soleil matinal, d’autres sont sur les toits des voitures, cherchant de quoi manger entre les joints… Toute une armée cercle déjà dans le ciel…

Urubu Noir

Nous prenons la piste des marais… D’abord en bitume le long d’un canal : Alligators d’Amérique, très nombreux… Nous entendons leurs cris pour la première fois… Pour tout dire, nous avons pensé qu’un airboat invisible était en panne et tentait vainement de démarrer… C’était derrière des arbustes d’arbustes… Et puis nous avons entendu un autre bruit identique, ailleurs… Aucune chance qu’il s’agisse des ratés d’un moteur… Finalement j’ai surpris un chanteur pendant ses vocalises… Gueule grande ouvert, tonitruant !...

Il y a des oiseaux… Beaucoup de hérons… Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Aigrettes Tricolores, Hérons Verts…

Héron Vert

Des Cormorans à Aigrettes et des Anhingas d’Amérique, totalement indifférents à notre présence... On peut les toucher comme on veut

Plus loin, la piste se transforme en passerelle de bois et l’on traverse des étangs envahis par une riche végétation aquatique… C’est beau… Beaucoup d’Alligators d’Amérique…

Pas mal de Talèves Violacées, en couples… Avec leurs longs doigts, elles avancent sur ce que j’appellerai peut-être abusivement, d’un point de vue botanique, « un tapis de nénuphars »…

Gumbo Limbo Trail

Gumbo Limbo, c’est un arbre… Ecorce rouge cuivrée, brillante…

La piste s’enfonce dans la forêt tropicale épaisse : lianes et fougères s’entremêlent au pied des grands arbres dont je ne connais pas le nom, où si peu…

Je sais reconnaître le fromager et le gumbo limbo, à la forme et à la couleur de leurs troncs…

Je crois tout un groupe de parulines… Je passe de l’une à l’autre, tant bien que mal… Apparition, disparition… Derrière le feuillage, à contre-jour, envolées… Difficiles de viser… Je cherche la rareté… Et je finis par découvrir une espèce non encore observée : une Paruline Flamboyante femelle… Très différente du mâle rouge et noir, mais pas mal quand même…

Paruline Flamboyante

Je me rends compte qu’au bout de quelques jours je deviens vraiment difficile… Je ne prête plus attention aux espèces communes !... Un seul exemple : les Gobemoucherons Bleus et Gris… Il y en a partout et maintenant, je connais leurs cris et ne lève même plus la tête quand je les entends…

Transit

Nous traversons les Everglades sur des dizaines de kilomètres… C’est plat, herbeux et parsemé d’arbres…

Si l’on ne savait pas qu’il y a de l’eau, on penserait à une savane…

Mahogany Hammock Trail

Une halte… Un hammock, c'est-à-dire un îlot de terre ferme au milieu des étendues humides…

Et dessus poussent des arbres et toutes sortes de plantes… Forêt tropicale…

Je ne vois vraiment pas beaucoup d’oiseaux, mais la végétation est magnifique…

Transit

On repart vers le sud… Le paysage est très monotone pendant des kilomètres… Des herbes jaunes, des arbres isolés ou en bouquets… Et l’eau invisible…

Plus loin ça devient nettement plus vert… Ca semble gras… Je ne sais pas trop ce que c’est, mais c’est piqué de palmiers… Très peu d’oiseaux, hormis des couples de Corneilles d’Amérique qui cherchent leur nourriture sur le bord de la route… Dans les fossés, des Alligators d’Amérique sont vautrés dans l’herbe, strictement immobiles…

On approche de la mer... Quelques étangs de part et d'autre de la route... Je ne vois que deux Harles Couronnés, très éloignés, nager le long d'une rive... Je m'attendais à trouver beaucoup d'oiseaux ici...

Flamingo

Nous arrivons à Flamingo… Immense parking, grands bâtiments, la mer… C’est d’abord une marina… Rien de bien enthousiasmant pour le moment… Pas mal de monde se ballade le long des quais… J’observe de nombreux Lamantins dans un bassin… Toujours aussi frustrants pour les photos... Difficile de voir autre chose que les narines !...

Lamantin

Tout autour les Mouettes Atricilles sont nombreuses… Surtout des immatures, allez savoir pourquoi...

Mouette Atricille

Dans le ciel cercle une Buse à Queue Courte en phase claire…

Buse à Queue Courte

Beaucoup d’Urubus Noirs et d’Urubus à Tête Rouge, comme presque partout…

Urubu à Tête Rouge

Nous partons plus loin vers le sud, au-delà des installations humaines… D’abord, c’est une zone très verte, avec une végétation très dense…

Bien vite, nous longeons la mer à travers des pelouses qui s’arrêtent presque au rivage…

La végétation devient bien plus modeste… Parfois, un bout de plage de sable gris… Plus loin des arbres…

Ici, j’observe des Bruants des Prés qui font des va-et-vient entre l’herbe rase et les arbres qui bordent la mer… Pas vraiment farouches, mais difficiles à localiser dans cet environnement…

J’observe aussi des Corneilles d’Amérique et des Moucherolles Phébi…

Corneille d'Amérique

Moucherolle Phébi

Nous finissons par un tour à Echo Pond, un étang supposé très riches en oiseaux : il n'y en a aucun !... Le site est pourtant intéressant... L'eau rose contraste avec la végétation verte et le ciel bleu... mais rien !... Déception...

Transit

Nous repartons vers le nord et traversons les mêmes paysages puisqu’il n’y a qu’une route… Juste avant la sortie du parc, j’observe deux petits oiseaux perchés sur des buissons… Ils sont à contre-jour et assez loin de moi, mais je parviens à les identifier… Ce sont des Sturnelles des Prés... Probablement un couple, ils semblent cantonnés… Seule observation du séjour et médiocres photos…

Sturnelles des Prés

Désolé, les photos sont très retouchées !...

Après le péage, nous retrouvons les fils électriques et les oiseaux qui se posent dessus… La lumière est bonne pour les Crécerelles d’Amérique et j’en profite…

Crécerelle d'Amérique

Finalement, ce fut une journée un peu étrange… Peut-être trop d’endroits à explorer, un peu trop au pas de course… De véritables échecs comme à Echo Pond… Mais quelques réussites malgré tout…

Mardi 14 janvier

Castellow Hammock Preserve and Nature Center

Ce matin, il fait très chaud… Nous partons pour Castellow… C’est tout près du Motel, une petite dizaine de kilomètres… Nous ne quittons pas la zone urbaine !... Et Homestead n’est pas une grande ville !... Quartiers riches, quartiers pauvres… Mais toujours de l’espace entre les maisons… On reconnaît les quartiers latinos aux grillages qui entourent les propriétés, la relation au monde en termes de confiance n’est pas la même dans toutes les cultures…

Nous nous garons sur un parking, entre une grande maison, une carrosserie et un entrepôt… Pelouses, grands arbres, un vague bâtiment au fond… C’est l’entrée…

L’attraction est derrière tout ça … Le « Hammock »… C’est une particularité floridienne, un îlot naturel de terre ferme au milieu des marécages et des lagunes qui constituent la plus grande partie du pays… Ici, les arbres poussent serrés… C’est tropical, bien sûr, mais pas vraiment spectaculaire, vertical, moins délirant et plus sombre que ce que nous avons vu jusqu'alors… Pas de passerelle, ça ne servirait à rien puisqu’il n’y a pas d’eau… Un sentier envahi par les racines des arbres, la marche est pénible…

Là-dessous, quasiment pas de vie… Pratiquement aucun oiseau… Mais la chance me sourit et ma seule observation porte sur une nouvelle espèce !... Dans le feuillage ombragé du sous-bois, je découvre une Paruline Bleue… Seule observation du séjour !...

Paruline Bleue

Homestead

Il fait très chaud… C’est le milieu de la journée… Nous ne nous consacrons donc à rien d’autre qu’à glander au soleil et à lire au bord de la piscine... L’eau est à une température idéale pour moi, quelque chose comme 27 ou 28°… J’adore…

Mais je suis moins patient que Pascale… Je la laisse encore un moment au soleil et je vais faire un tour aux abords du motel, à travers les stations-services et les friches !... Je ne vois pas beaucoup d’oiseaux, encore moins d’êtres humains !... Quelques Martins Tristes explorent les parkings… Cette espèce a été importée ici, tout comme les Etourneaux Sansonnets et les Moineaux Domestiques…

Martin Triste

Tous sont présents, bien au contact de l’homme…

Fruit & Spice Park

Après une bonne séance au bord de la piscine, nous allons nous promener au Fruit & Spice Park… C’est grand et parsemé d’espèces botaniques diverses, toutes en relation avec la production agricole… Assez cohérent dans la région…

Rien d’extraordinaire, mais l’occasion d’une promenade agréable agrémentée par la découverte des plantes… L’occasion aussi de mettre un nom sur des cultures que nous ne parvenions pas à identifier avec certitude, tels les champs de manguiers…

Du point de vue de la faune, pas grand-chose… Quelques Ibis Blancs et des Grèbes à Bec Bigarrés sur les petites pièces d’eau…

Pas mal de Margouillats, tout noirs avec la tête orange… Chaque fois que je cherche à les photographier, ils filent à l’ombre ou se planquent dans des trous… Dommage, en plein soleil ils sont superbes…

Margouillat

Un gros Iguane Vert est avachi sur un muret, strictement immobile…

Iguane Vert

Voilà, rien d’inoubliable, mais un petit moment tranquille… Nous finissons par un jus de fruit à la buvette du parc…

Lucky Hammock

Un petit tour à Lucky Hammock avant la tombée de la nuit… C’est plutôt mort, à part les Moqueurs Polyglottes très actifs, les Moucherolles Phébi et les Moqueurs Chats…

Moqueur Polyglotte

En repartant, alors que le jour décline, je vois deux Busards Saint-Martin, immatures ou femelles, qui vole vers le sud à faible altitude au-dessus des cultures... Je pense qu'ils rejoignent leur dortoir...

La journée a été assez pauvre en termes d’observations d’oiseaux !...

Mercredi 15 janvier

Shark Valley

65 kilomètres direction nord… C’est la route que nous avons prise à l’aller… Nous laissons Miami sur la droite et empruntons à nouveau la Tamiani Trail… Nous nous arrêtons un peu avant Miccosukee... Parking, centre d’accueil… C’est payant…

Deux possibilités : à pied ou à vélo… Je me vois mal à vélo pendant des kilomètres avec tout mon matériel sur le dos et, me connaissant, des arrêts incessants… La boucle est importante, 26 kilomètres… Tant pis, je ne verrai pas tout, mais je le verrai bien… A pied !...

J’adore l’endroit… Une petite route qui longe les marais, au milieu des friches rases inondées…

Parfois, un petit bois, un hammock…

C’est rempli de vie… Oiseaux et autres… Difficile de faire un tri… Très vite le lieu rejoint la liste de mes « hot spots »… Je m’y sens bien, d’autant plus qu’il fait très chaud, avec beaucoup de soleil… Si vous avez lu d’autres articles que j'ai écrits, vous savez à quel point j’aime le soleil et la chaleur…

Nous avons marché toute la matinée… J’ignore quelle distance…

Partout nous voyons de très nombreux hérons : Grands Hérons, Grandes Aigrettes, Aigrettes Neigeuses, Aigrettes Tricolores, Aigrettes Bleues, Hérons Verts… Faciles à observer, pas farouches…

Aigrette Bleue immature

Héron Vert

Grande Aigrette

Aigrette Tricolore

Aigrette Bleue

Aigrette Neigeuse

Evidemment, des Alligators d’Amérique se prélassent au bord des points d’eau… Nous en voyons au moins une douzaine… Nous observons assez longuement celui des deux photos suivantes... Dans un premier temps il se prélasse dans une mare en bord de route et puis, d'un seul coup, il sort de l'eau et traverse la route comme s'il allait foncer sur nous... Je reconnais avoir ressenti une petite appréhension, même s'il s'est au bout du compte montré totalement indifférent à notre présence... En tout cas l'anecdote mérite d'être citée tant il est rare de voir bouger ces animaux ailleurs que dans l'eau !...

Alligators d'Amérique

Il y a aussi des tortues, malheureusement toutes des Pseudemydes de Nilson, la seule espèce que je verrai pendant tout le séjour…

Pseudemyde de Nilson

Il y a bien sûr beaucoup d’Anhingas d’Amérique et des Cormorans à Aigrettes…

Anhinga d'Amérique

Pas mal de Grèbes à Bec Bigarré…

Grèbe à Bec Bigarré

J’observe une Talève Sultane, espèce européenne, le long d’un canal…

 

Il y a pas mal de Martins-Pêcheurs d’Amérique, dont un qui, pour une fois, se laisse photographier tranquillement… Je me rends compte que je vois que des femelles, les mâles ont du roux sous le ventre et je n’en vois jamais !...

Martin-Pêcheur d'Amérique

Je vois également de petits oiseaux… Pas mal de parulines, des Moucherolles Phébi et des chanteurs de Viréos aux Yeux Blancs assez nombreux mais très mobiles dans les feuillages…

Moucherolle Phébi

Viréo aux Yeux Blancs

La cerise sur le gâteau viendra d’un Bruant Maritime découvert dans des arbustes, une espèce dont je n’avais même envisagé l’observation…

Bruant Maritime

Miccosukee Indian Village

On ne peut pas dire qu’on ait aimé l’endroit lors de notre premier passage, mais on crève de soif… Alors on va acheter une bouteille d’eau dans le magasin… Toujours aussi morne… Pas de vie, aucune étincelle, une sorte de gravité exaspérante sur tous les visages, l’ennui… Quand nous sortons, je vois que deux Hérons Gardeboeufs sont venus s’installer autour du petit plan d’eau qui sépare l’immense parking des « installations »… Ce sont eux les plus rigolos !…

Héron Gardeboeufs

Airboat

Trois semaines en Floride sans une virée en airboat ne seraient pas conformes à l’iconographie convenue… J’y sacrifie… Et je ne le regretterai pas… Nous nous arrêtons environ à un kilomètre après Miccosukee où se trouve un des innombrables prestataires de ce genre d'activité...

Très bruyant, mais formidable… Le meilleur moyen de découvrir un environnement insoupçonnable… Les marais, et on le voit de l’extérieur, sont très vastes… Mais quand on les parcourt, ils sont variés et ça, ça ne saute pas aux yeux depuis les routes… Des zones de grandes herbes, des zones d’eau libre que l’aéroglisseur franchit indistinctement…

Aux commandes, un grand Indien, hiératique qui ne dit rien… Qui ne vous regarde même pas… Ca fait penser aux films, ça peut sembler folklorique, mais ce n’est pas vraiment l’idéal en termes d’échanges !... Très rapidement nous atteignons une installation sur pilotis qui doit correspondre à l’habitat traditionnel des Miccosukee et des Seminoles…

Nous avons cinq minutes pour en arpenter les pontons… C’est intéressant et beau (selon mes critères)… Mais ça fait quand même toc…

Nous partons ensuite pour un périple sur les marais proprement dits… Impossible de savoir si l’on tourne en rond ou si l’on parcourt un circuit… Avec la lumière, tous les endroits sont à la fois différents et identiques… Le sens de l’orientation en prend un coup, heureusement il reste le soleil… Des Alligators d’Amériques sont là, nombreux, étendus le long des bouquets d’herbe… Notre « guide » nous amène tout près de chacun de ceux qu’il repère… Très touristique… Nous croisons toutes sortes de hérons, mais les oiseaux semblent laisser notre Virgile de marbre…

Je profite d’une de ces haltes pour photographier tant bien que mal un Pluvier Kildir qui marche sur une petite bande de vase… Opportunisme…

Pluvier Kildir

Un peu plus, nous provoquons l’envol d’un Courlan Brun, que je ne peux photographier puisqu’il disparaît presque aussitôt… Ce sera le seul du séjour…

Je pourrais continuer comme ça pendant le reste de l’après-midi… J’aimerais qu'on aille plus doucement, en cherchant des oiseaux peu communs plutôt que des alligators, mais ce n’est pas là le propos de la ballade… Le temps nous est compté et je le comprends très bien… Il s’agit d’une entreprise à but lucratif et les gens doivent gagner leur vie… Mais quelle frustration !... J’ignore s’il existe de véritables expéditions de ce type à but naturaliste,et si c’est le cas je regrette de ne pas m’être renseigné avant…

Lucky Hammock – Anhinga Trail – Homestead

Nous rentrons à Homestead… Un petit détour par Lucky Hammock, pas d’oiseaux, mais des papillons et notamment des Monarques… Espèce emblématique du nouveau monde, j’ai tellement vu de reportages sur leur migration spectaculaire que j’en photographie un…

Monarque

Ensuite, Anhinga Trail, pas d’oiseaux non plus… Ou plutôt les mêmes que les fois précédentes… La nuit arrive…

Retour au motel, une douche, une cigarette…

Ensuite nous partons au restaurant, toujours le même, Sonny’s BBQ… Cuisine américaine de bonne qualité et pas chère… Bonne viande, patates douces, pain aillé, frites… Méga calorique… On s’en fout…

En plus ils passent de la bonne musique, j’entends Springsteen, Johnny Cash, Neil Young, Creedence… Tout ce que j’aime !...

Jeudi 16 janvier

Ce matin, nous passons nos dernières heures à Homestead, ensuite nous partons quelques jours sur les Keys…

Lucky Hammock

Je consacre la matinée à Lucky Hammock… Et c’est un bon choix puisque j’observe plusieurs nouvelles espèces pour la première fois…

Sur le fil qui longe la route, en plus de la sempiternelle Buse à Epaulettes et de plusieurs Moqueurs Polyglottes, je note la présence d’assez nombreux oiseaux ternes, de la taille d’un étourneau… Il y en a des noirs et d’autres bruns… Je pense à deux espèces distinctes… En fait, ce sont il s'agit de Vachers à Tête Brune, les plus foncés sont les adultes, les plus clairs les jeunes… Je n’ai photographié que des jeunes !...

Vachers à Tête Brune

Dans les broussailles de la friche qui mène au bosquet, les oiseaux sont nombreux et très actifs… Les Cardinaux Rouges sont très remuants, mais prompts à se cacher sous la végétation… Les Moqueurs Chats vont en viennent continuellement, de part et d’autre de la route…

Moqueur Chat

J’observe plusieurs Parulines Masquées dans les buissons… Des adultes, mais également un juvénile qui m’a posé bien des problèmes d’identification tant je croyais à une nouvelle espèce !...

Paruline Masquée adulte

Paruline Masquée juvénile

Et ça continue !... Maintenant, c’est un Troglodyte Familier qui joue à cache-cache, difficile à photographier, très remuant… Nouvelle espèce !…

Troglodyte Familier

Il y a aussi quelques Passerins Nonpareils, mais ce sont tous des femelles…

Passerin Nonpareil

Sur le fil viennent se poser brièvement quelques Colombes à Queue Noire… Nouvelle espèce !...

Colombe à Queue Noire

Au-dessus de ma tête, je vois passer à plusieurs reprises quelques Hirondelles Bicolores, malheureusement imprévisibles… Mais : nouvelle espèce !...

Hirondelle Bicolore

Et puis la cerise sur le gâteau… Comme je reviens vers la voiture, je remarque sur un autre fil au bord de la route principale, quatre oiseaux à la silhouette étrange… J’approche doucement… Ce sont des Tyrans à Longue Queue, nouvelle espèce aussi que je ne pensais trouver que sur les Keys… Il y a des mâles et de femelles, ces dernières avec une queue nettement plus courte…

Tyran à Longue Queue mâle

Tyrans à Longue Queue femelles

Je ne m’attendais pas à une telle réussite… Incroyable comme un endroit peut changer en termes de densité d’espèces et d’individus en quelques heures… Hier soir il n’y avait rien, d’autres matins pas grand-chose…

Bahia Honda

Nous quittons le motel en fin de matinée en direction de Bahia Honda… C’est la seule île des keys qui soit réellement préservé : pas d’habitations, pas de constructions… Une réserve naturelle… Pas loin de 150 kilomètres de route quand même… D’abord la pointe de la Floride, avec la traversée d’interminables mangroves… Et puis les ponts, d’île en île… Première étape, Key Largo… Ensuite ça s’enchaîne… Un pont, une île, un pont, une île… Une route construite par des fous… On ne voit pas grand-chose de la voiture… Il y a toujours des constructions entre nous et la mer, ou de la mangrove qui envahit tout… Après tout, ces keys sont l’émergence d’un récif corallien, rien d’autre… Route impressionnante, notamment le pont entre Marathon et Bahia Honda… Pas loin de 10 kilomètres… Les ponts sont tous envahis de pêcheurs qui peuvent ainsi se permettre la haute mer sans investir dans un bateau…

L’entrée du parc de Bahia Honda se fait par un péage et donne accès à une plage fréquentée par les touristes… Il suffit de marcher quelques centaines de mètres vers l’est et, bien vite, la nature reprend ses droits…

La mer et le ciel bleu, le sable jaune pâle et la végétation tropicale un peu plus loin… Des coquillages par millions sous nos pieds… Image de dépliant touristique, mais qu’est-ce que c’est beau !...

Layton

Nous ne marchons pas très loin aujourd’hui… Nous revenons vers la voiture et repartons vers l’est pour gagner notre motel… C’est sur Long Key, à Layton…

Nettement moins bien que les hébergements précédents, mais les prix sur les Keys sont prohibitifs… La porte ne ferme pas, il n’y a pas de lampes de chevet et la douche est effrayante… Pas de petit-déjeuner non plus… Mais nous avons les pieds dans la mer !... Une petite plage artificielle et quelques pontons… Ca ira…

Je traverse la route pour rejoindre l’autre rive de l’île très étroite… Je descends un sentier sableux, entre les arbres, où je découvre le cadavre d'un Bihoreau Gris... Juste après, il y a une petite plage étroite, avec quelques rochers qui affleurent… J’observe ici des Pluviers Siffleurs qui cherchent leur nourriture dans les algues échouées…

Pluvier Siffleur

Le soir, au restaurant, je mange de l’alligator, juste pour voir… Rien de formidable, ça fait penser à du poisson, insipide, une consistance de poulet, un goût de vase… C’est fait !...

Vendredi 17 janvier

Ce matin, comme je me réveille, j’entends un Balbuzard Pêcheur qui crie à l’extérieur… Il est perché au sommet d’un grand mat, juste devant la porte… Incroyable comme cette espèce plutôt discrète en Europe est en Floride commune et confiante !...

Balbuzard Pêcheur

Bahia Honda

Nous partons ce matin pour Bahia Honda… Il fait très chaud, soleil sans concession… La lumière est magnifique et nous partons en longeant la mer, en direction de l’est… Nous allons y passer toute la matinée… Un des meilleurs moments du voyage… Tout est parfait… Sentiment de liberté, d’harmonie…

Le sable est parsemé de coquillages de toutes sortes et de tailles variés… La végétation s’avance obstinément vers la mer, mais le sable lui en interdit l’accès pour quelques mètres…

Très peu d’oiseaux en chemin, alors que je m’attendais à bien mieux que ça…

Dans le ciel, quelques Urubus à Tête Rouge qui maraudent… Sur les Keys, des deux espèces de vautours obsérvées quotidiennement seule celle-ci semble vraiment présente…

Je vois aussi quelques Pélicans Bruns qui pêchent… Ils s’élèvent un peu au-dessus de l’eau et plongent soudain pour capturer leurs proies… Ensuite, ils recommencent…

Je cherche surtout les petits échassiers, mais je ne trouve au bout du compte que quelques petits groupes… Près du parking, dans les algues, il y a des Tournepierres à Collier, nombreux, et quelques Bécasseaux Sanderling…

Beaucoup plus loin, sur un banc de pierres abandonnées à la mer, au bout d’une courbe du rivage, je trouve des Pluviers Siffleurs, des Pluviers Semipalmés et des Pluviers Neigeux…

Ils se reposent… Il n’y a qu’une vingtaine d’oiseaux…

Pluvier Neigeux

Encore plus loin, près de l’extrémité de l’île un autre groupe similaire au précédent… Ici, les oiseaux sont plus actifs et cherchent leur nourriture sur le sable humidifié par le ressac…

Pluvier Siffleur

Pluvier Semiplamé

Nous continuons à marcher, obstinément… Le sentiment de bien-être est total…

Arrivés à la pointe, nous faisons demi-tour et regagnons le centre d’accueil, où nous buvons un café…

Key West

L’après-midi, nous enfilons tous les keys vers l’ouest, jusqu’à Key West, là où s’arrête la route, à quelques encablures de Cuba… Petit à petit le temps devient couvert… La lumière est partie, c’est asse étrange, nous n’avions plus l’habitude…

Pas grand-chose à dire sur tout ça… Sinon que Key West est une petite ville pleine de fric, avec de jolis maisons de riches et de très nombreux coqs qui divaguent dans les rues… Particularité locale… Ne perdez pas votre temps à rouler jusqu'ici, à moyen que vous aimiez l'ambiance de Nice ou de Marbella !...

Franchement, comme ailleurs en Floride, seule la nature, la mer, les marais et la forêt méritent le détour… Les installations humaines ne présentent aucun intérêt… 

Bahia Honda

Nous repartons sans vraiment avoir été convaincus par cette longue route… Il vaut mieux trouver un petit coin, préservé et sauvage, et l'investir !...

En repassant à Bahia Honda, je scrute les petites lagunes en bord de route…

Sur l’une d’elle je vois une Aigrette Roussâtre en pleine séance de pêche… Ce sera la seule du voyage, je croyais initialement trouver l'espèce beaucoup plus commune… Une photo prise d’assez loin…

Aigrette Roussâtre

Une dernière lagune à droite, avant de quitter l’île… Très nombreuses branches et souches immergées, avec des oiseaux perchés dessus… Je les détaille tant bien que mal, la lumière est mauvaise… Je finis par découvrir qu’il s’agit pour la plupart de Bécassins Roux (que j’ai mis très longtemps, après coup, à différencier des bécassins à long bec tant les espèces sont similaire)…

Bécassins Roux

Il s'agit ici d'un reposoir partagé avec quelques Pluviers Argentés et d’encore plus rares Tournepierres à Collier assez incongrus sur leurs perchoirs, eux que je n'avais jusqu'alors observés que sur les pages ou les rochers côtiers… Je reviendrai ici demain…

Layton

Retour au motel pour glander un peu… J’observe quelques oiseaux autour des bâtiments et depuis les pontons… Des Pélicans Bruns nagent près du rivage, des Cormorans à Aigrettes (pléthoriques sur les keys) passent au large, des Balbuzards Pêcheurs très nombreux, des Mouettes Atricilles et un Pic Maculé juvénile qui vient explorer l’écorce d’un arbre juste devant la réception…

Pic maculé

Cormoran à Aigrettes

Et puis soudain, la pluie… Des trombes, un déluge… Véritable phénomène tropicale… Des flaques énormes partout, en un rien de temps… Une minute dehors et je suis trempé comme une soupe… Ca dure plus de deux heures… Extrêmement violent… A partir de là, le temps ne sera plus jamais aussi beau que les jours précédents…

Samedi 18 janvier

Aujourd’hui, le temps est couvert… Relativement frais, avec un vent fort… Les pluies d'hier ont tout détraqué... Pas bon pour les oiseaux…

Bahia Honda

Nous repartons pour la même marche qu’hier, à Bahia Honda… Les conditions ne sont pas les mêmes, évidemment… Tout est plus terne, mais çà reste beau, la magie en moins…

Le ciel est plombé…

Il suffit d'ouvrir les yeux pour mesurer à quel point les cyclones dévastent tout... La végétation porte encore les stigmates de l'un d'eux survenu il y a quelques mois... Ici, rien n'est jamais sûr !...

Je m’attarde un peu sur la végétation qui veut traverser le sable, pour atteindre la mer, et qui ne l’atteindra jamais…

 

Aucune idée du nom des plantes…

Pour les oiseaux, c’est la misère absolue… A part quelques Tournepierres à Collier, de rares Pélicans Bruns et quelques Urubus à Tête Rouge, c’est le calme plat…

Urubu à Tête Rouge

La lumière est troublante, avec les nuages en effervescence et le soleil qui se cache sans arrêt…

Tout change, de minute en minute… Parfois, on se croirait au crépuscule…

Nous faisons la même marche qu’hier, soit la quasi intégralité de la côte sud de l’île…

Après avoir récupéré la voiture, un arrêt aux lagunes découvertes hier, à la sortie est de l’île… Je trouve un passage pour approcher à pied et accéder à l’étroite bande de sable qui sépare les étangs de la mer… C’est un bon spot pour observer, on peut se planquer dans la végétation sans difficulté et les distances sont très convenables… Hélas, la lumière devient de plus en plus horrible et je ne peux photographier les échassiers que dans une quasi obscurité… Il y a comme hier des Bécassins Roux, quelques Pluviers Argentés et de rares Tournepierres à Collier…

Bécassins Roux

Pluvier Argenté

La diversité n'est pas terrible… Je fais de mon mieux, pour gérer la lumière... On se croirait à Dunkerque en plein hiver…

En revenant, je vois une femelle de Harle Huppé qui nage le long du rivage… Grise sur fond gris… sentiment de gâchis !...

Harle Huppé

J’aurais dû découvrir cet endroit plus tôt !...

Layton - Marathon

Aujourd’hui, nous ne savons pas trop quoi faire… Il fait frais, pas de soleil… Nous glandons un moment à l’hôtel, en buvant un café devant la chambre… L’occasion d’observer une Paruline à Couronne Rousse qui vient glaner sa nourriture sur la petite terrasse, jusque dans nos pieds… Pour la couronne rousse revenez au printemps !...

Paruline à Couronne Rousse

Nous partons faire un tour jusqu’à Marathon, sur le key juste à l’est du nôtre… Aucun intérêt… La mer est quasi inaccessible… Nous marchons un peu le long d’une plage et observons un moment des gens qui profitent du vent assez fort et font du kite-surf… Nous prenons un petit sentier qui longe la côte mais qui, hélas, s’arrête bien vite face à une mangrove impénétrable…

Je me répète encore que nous aurions dû passer moins de temps sur les keys…

Dimanche 19 janvier

Nous quittons Layton ce matin… Nous allons rouler tranquillement vers l’est pour passer deux nuits à Key Largo… Aucun regret... Je l’ai dit, nous sommes restés trop longtemps à Layton… Je vais être abrupt au sujet des keys, mais à travers ce que j’en ai vu, de Key Largo à Key est, seul Bahia Honda présente un réel intérêt !... Le reste est bétonné, inaccessible ou barricadé !...

Key Largo

Key Largo, c’est comme partout ailleurs en Amérique… Il y a des routes qui traversent un entrelacs de bâtiments hétéroclites et espacés… Je ne vois pas de centre… Ce n’est pas beau, mais la mer est très proche… Depuis que nous sommes dans les keys, j’ai en perdu la sensation d’être en contact avec la nature…

Nous trouvons le motel… Joli petit parc qui descend jusqu’à la mer, avec des pontons et une petite plage… Jolie végétation… Nous avons le bungalow le plus éloigné de la mer et le plus proche de la route… Evidemment le moins cher… Ca va aller quand même, c’est mieux qu’à Layton, tout est en bon état…

Dagney Johnson Key Largo Hammock Botanical State Park

Fin de matinée… Nous partons pour Dagney Johnson … Ce n’est pas très loin en direction de l’est… Au bord de la route… Grande entrée, grandes allées… Le parc est lui-même très vaste… Tout est boisé avec quelques points d’eau…

Pas désagréable, mais monotone et morne… Pratiquement pas d’oiseaux, contrairement à ce que m’avaient vanté la documentation consultée (notamment des comptes-rendus de voyage effectués précisément à cette période de l'année)… Certes le site est réputé particulièrement intéressant en période de migration, mais de là à ne rien voir ou presque !...La vie animale semble ici se résumer ici à des hordes de moustiques opiniâtres !... Mais je suis injuste : plusieurs Viréos aux Yeux Blancs chantent à l'entrée du parc, hélas, ils semblent scrupuleusement ne jamais s'aventurer plus loin à l'intérieur !...

Nous allons ensuite prendre un café dans un bar cubain… C’est la première fois que je bois un vrai café depuis notre arrivée… Qu’est-ce que c’est bon !... Nous parlons longuement assis à la terrasse avec un homme assez âgé, américain de souche, qui nous raconte ses pérégrinations européennes, l’armée en Allemagne… Il est passionné de courses de voitures et a écumé tous les hauts lieux du vieux continent, Le Mans, Monte-Carlo, Monza et d’autres encore… Une heure à discuter et puis on se quitte, certains qu’on ne se reverra jamais… J’aime ces rencontres…

John Pennekamp Coral Reef State Park

Deuxième “hot spot” nature de Key Largo après Dagny Johnson, bien décevant… J’espère me refaire !... Autant le dire tout de suite, ce sera mieux, mais bien en-deçà de mes espérances…

Une grande allée qui traverse la forêt avec au bout un immense parking rempli jusqu’à la gueule… Moi qui m’attendait à quelques chose d’aéré et de sauvage !… De toutes parts la mangrove… Une vaste esplanade de pelouse arborée, des pontons pour les excursions en mer… Une petite plage artificielle blottie entre les palétuviers et envahie par la foule du dimanche… 

Nous ne savons pas trop quoi faire en arrivant ici, alors nous déambulons… Une Frégate Superbe nous survole, assez proche pour que je puisse faire quelques photos dans des conditions raisonnables…

Frégate Superbe

Quelques Moucherolles Phébi sont installées sur les arbres du parking et chassent…

Moucherolle Phébi

Nous cherchons « Mangrove Trail » qui permet de pénétrer l’intérieur de la forêt côtière… Nous la trouvons, elle est fermée !... La passerelle en bois a été détruite par l’ouragan Irma…

Nous nous rabattons sur « Grove Trail » qui traverse le hammock… Végétation habituelle, pas beaucoup d’oiseaux…

Nous atteignons une sorte de clairière où a été installé un vague verger… Nous nous asseyons un moment ici… Une Buse à Queue Courte en phase claire nous survole…

Buse à Queue Courte

Les lieux ne nous réserveront aucune autre surprise…

Key Largo

Retour au motel, « Sunset Cove Beach Resort »Il fait beau, chaud et ensoleillé… Et c’est ici que j’observe le plus d’oiseaux !... La journée a été vraiment morne en la matière et je me rattrape un peu…

Tout près de notre bungalow, il y a un Tyran Huppé qui chasse depuis son fil…

 

Tyran Huppé

Juste en-dessous de lui, un Iguane Vert de taille respectable est installé au sommet d’une sorte de yucca, parfaitement immobile… Il ne nous regarde même pas…

Iguane Vert

Il y a aussi beaucoup de Tourterelles Tristes comme partout, et des Pics Maculés assez nombreux…

Tourterelle Triste

Je parviens même à observer une nouvelle espèce avec Un Colibri à Gorge Rubis installé sur le fil qui traverse le motel… C’est une femelle et pour la gorge rubis, apanage des seuls mâles, il faudra que je repasse… Captures incessantes d’insectes en vol et autant de retours sur le fil… Vraiment minuscule…

Colibri à Gorge Rubis

La soirée se termine tranquillement… Nous traînons le long du rivage… Un petit groupe de blues rock joue dans le restaurant à côté pour un public d’une trentaine de personnes… Ils sont impressionnants : pas de fioritures, un son parfait, tout en finesse et une efficacité renversante… 30 personnes devant eux… Incroyable, on dirait des pros…

Je joue un peu au foot avec deux mecs, un Colombien et un Haïtien qui logent ici… Ils sont cools et on échange quelques mots… Ils sont en vacances en Floride et se la coulent douce… Je ne les reverrai plus...

Lundi 20 janvier

Key Largo

Ce matin, juste après m’être réveillé et avant le petit-déjeuner, je descends jusqu’à la mer… Le Colibri à Gorge Rubis est toujours sur son fil, mais c'est toujours une femelle !... Les autres oiseaux notés la veille sont là aussi, pour la plupart...

Colibri à Gorge Rubis

Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi faire aujourd’hui, alors je laisse traîner le temps…

John Pennekamp Coral Reef State Park

Comme nous sommes assez désoeuvrés aujourd’hui, je propose à Pascale une sortie en mer, jusqu’à la barrière de corail… Il y a un bateau qui fait ça deux fois par jour, avec un fond translucide permettant l'observation de la vie sous-marine…

Nous partons du parc John Pennekamp et traversons longuement les chenaux qui serpentent au milieu d’un interminable mangrove…

Peu d’oiseaux, hormis les Cormorans à Aigrettes, les Grands Hérons et Grandes Aigrettes, les Mouettes Atricilles…

Plus loin, c’est la pleine mer et ça dure un bon moment… J’observe des Balbuzards Pêcheurs qui viennent capturer des poissons loin des côtes…

Nous arrivons finalement au-dessus du récif… Tout le monde se rue dans la cale, autour de la vitre… Je jette un œil et, rapidement, je décide de remonter sur le pont… Les gens sont serrés les uns contre les autres autour de la fenêtre… Probablement intéressant, mais trop désagréable à mon goût…

Dehors, le temps change subitement… D’abord le vent qui change de direction et se fait vigoureux, puis le ciel qui se couvre et la température qui dégringole… Brutal...

Je ne vois presque rien, à part trois Frégates Superbes juvéniles juchées au sommet d’une grande bouée autour de laquelle nous tournons, toujours trop loin hélas pour que mes photos puissent aspirer à un minimum de qualité…

Frégate Superbe

Je regarde aussi sous la surface de l’eau, par-dessus le bastingage… Je vois des quantités énormes de poissons, mais très indistinctement, sans apprécier leurs couleurs… La vie sous-marine explose ici en abondance…

Et puis le moment du retour arrive… Rien à voir avec l’aller, il fait frais, tout le monde cherche une veste et se protège du vent derrière les structures du bâtiment…

Techniquement, ce moment marquera la fin du temps estival dont nous avons bénéficié presque tous les jours… La suite sera plus mitigée, voire étonnante…

Key Largo

Retour au motel… Il fait froid maintenant… Je traîne un peu dans les allées, mais je n’y tiens pas longtemps… Plus j’approche de la mer et plus le vent est mordant… Les Tourterelles Tristes sont comme pétrifiées sur leurs fils… Je ne crois pas qu’elles apprécient non plus…

Tourterelle Triste

Un Ecureuil Gris est installé autour de notre bungalow... Je m'attends à ce qu'il entre dans la chambre, mais il se contente de s'installer sur le seuil pour faire sa toilette... Ensuite, il escalade un petit palmier sous lequel nous sommes assis... Il passe à 30 cm de nos pieds !...

Ecureuil Gris

Le soir, nous trouvons un petit restaurant au milieu des pontons… Je mange ici un gumbo de crevettes excellent, histoire de sacrifier un peu à la Louisiane proche et la cuisine cajun…

Mardi 21 janvier

Ce matin, la température est tombée à 4°C… A peine croyable et totalement inhabituel…

Nous allons quitter les lieux et partir pour Miami Beach… Je dois faire des efforts et des concessions, seul j'éviterai scrupuleusement toute incursion dans de grands centres urbains… Aujourd’hui Miami Beach, demain Miami… J’ignorais qu’il s’agissait de deux villes distinctes… Entre les keys des derniers jours et la grande ville maintenant, je crois que j’ai mangé mon pain blanc le premier !...

Naranja

D’abord, je dois trouver un magasin qui vend des comics et des produits dérivés de cette littérature… J'ai promis de lui ramener quelque chose à un ami passionné par cet univers… Après quelques recherches sur internet, je découvre un magasin de ce type à Naranja, pas très loin au nord de Homestead en allant vers Miami… C’est un tout petit détour…

Nous trouvons le centre commercial, après avoir traversé une ville à l’urbanisme diffus et désormais familier… C’est l’heure des écoles…

Il y a tout et n’importe quoi ici : supermarché, coiffeur, librairie, cabinet d’assurances, restaurants… C’est nulle part !...

Sur le parking, je repère des oiseaux noirs que je prends d’abord pour des vachers à tête brune et je me dis que c’est l’occasion de les photographier… Mais en approchant, je note les yeux rouges et les teintes métalliques… Je suis sec quant à leur identification… Pas vus sur les livres… Je découvrirai plus tard qu’il s’agit de Vachers Bronzés, un Mexicain en pleine expansion vers le nord…

Vacher Bronzé

Cet oiseau parasite d’autres espèces, comme nos coucous…

J'en profite au passage pour citer les Canards Musqués que je vois partout depuis le début du séjour, notamment en ville près des points d'eau, mais également jusqu'au coeur des swamp... Il y en a partout ici, ce sont chez nous les canards domestiques qu'on voyait dans les fermes quand j'étais gamin... Originaires d'Amérique latine...

Miami Beach

Miami Beach est distincte de Miami, posée sur une île étroite parallèle au continent…

Nous accédons au centre ville sans difficulté, c’est très fluide… Une place dans un parking et nous partons à pied… D’abord un petit repas en terrasse, dans un restaurant mexicain sur Española Way, plutôt bon marché... La température est largement remontée et s’il n’y avait pas de vent ce serait parfait… Nous prenons tout notre temps…

Ensuite, on part vers la mer à l’est pour enfiler Ocean Drive jusqu’à South Pointe…

C’est une longue marche et obligatoirement un aller retour… Tout est art-déco…

C’est plein de courbes, c’est clair et ça se marie remarquablement avec le ciel bleu… Espacé et harmonieux : la ville claire avec des tons pastels, une large bande ensauvagée d’herbes folles, la plage au sable très clair et la mer…

Le rivage est très éloigné des immeubles et on a réellement, même si techniquement on est en pleine ville, un sentiment de liberté mêlé à quelque chose de trompeusement naturel… Plutôt réussi…

Plus on avance vers le sud, plus les immeubles s’élèvent et deviennent modernes…

Miami-Beach a été fondée au début du siècle seulement… Cette ville est agréable au premier coup d’œil et compte moins de 100 000 habitants, on pourrait presque penser qu’elle est supportable… Mais en réalité, tout est ici dédié à la fête et le bruit ne cesse jamais, il n’y a aucun répit, toujours une activité frénétique, une noria incessante de sportifs fluo, de touristes excités et de night clubbers en quête d’exhibition… Vraiment pas mon trip…

Quelques oiseaux se montrent ici ou là… Sur la plage, il y a des Corneilles de Rivage que j’identifie sans trop de difficulté puisqu’elles crient sans arrêt…

Corneille de Rivage

Il y a pas mal de Moqueurs Polyglottes qui chantent dans les parcs... Je vois passer un Faucon Pèlerin au-dessus des immeubles, vite perdu... Tout au bout de South Pointe, dans un parc, je découvre trois perroquets assez gros, serrés les uns contre les autres, sur la branche d’un arbre… Ce sont des Conures Pavouanes, espèce originaire d’Amérique du Sud acclimatée en Floride…

Conures Pavouanes

Tout au bout d’Ocean Drive, il y a le bras de mer qui sépare l’île du contient et de l’autre côté les immeubles de Miami, le front de mer…

Nous n’avons plus maintenant qu’à revenir sur nos pas…

Lucky Hammock

Retour et beaucoup plus de voitures… Finalement, arrivés près de Homestead et comme il reste un peu de temps avant la tombée de la nuit, nous faisons un petit saut à Lucky Hammock…

Il fait beau mais très froid… Les oiseaux sont plutôt tranquilles et peu démonstratifs… Je photographie cependant une Hirondelle Bicolore posée sur un fil, une Paruline à Croupion Jaune dans le bosquet et une Pie-Grièche Migratrice très confiante tout près de la voiture…

Hirondelle Bicolore

Paruline à Croupion Jaune

Pie-Grièche Migratrice

Mercredi 22 janvier

Ce matin, il fait encore plus froid qu’hier, malgré le soleil… Un vent glacial, mais plus fort encore… Je ne m’attendais pas à ça…

Lucky Hammock

Nous passons à Lucky Hammock et Pascale m’attend dans la voiture tellement le vent est glacial… Je vais jusqu’au bosquet et je reviens…

J’observe un grand vol d’Hirondelles Bicolores parmi lesquelles je détecte une Hirondelle Noire, nettement plus grande et plus noire !... J’ai bien fait de venir, nouvelle espèce !... Hélas, bien difficile à photographier au milieu de la centaine oiseaux qui changent sans cesse de direction, s’éloignent, reviennent et puis disparaissent au loin… Je pense que toutes ces hirondelles viennent de quitter leur dortoir…

Hirondelle Noire

Autrement, pas beaucoup d’observations… Pas mal de Viréos aux Yeux Blancs, dont un qui coopère largement pour une séance de photos…

Viréo aux Yeux Blancs

Et puis, c’est l’occasion de photographier des Vachers à Tête Brune adultes – jusqu’alors je n’avais que des juvéniles -, avec un résultat bien moyen…

Vacher à Tête Brune adulte

Vachers à Tête Brune juvéniles

Miami

Nous partons pour Miami… Nous nous garons dans un parking proche de Coconut Grove et marchons jusqu’à la mer… Le quartier n’a rien d’exceptionnel, mais est relativement aéré, avec de très grands immeubles au style très comparable à ceux de South Pointe à Miami Beach…

Il y a quelques pontons sur le rivage et des Pélicans Bruns qui s’y prélassent ou qui pêchent…

Pélican Brun

Nous marchons vers le nord, en longeant la côte… Pour le moment, c’est une grande ville avec des immeubles, des parcs, des travaux et des rues… Je ne saurais quoi ajouter et vous présente d’avance mes excuses pour mon manque de sens esthétique en matière d’urbanisme !...

Nous traversons des secteurs résidentiels incontestablement très riches, avec d’énormes villas à peine aperçus au fond d’immenses jardins tropicaux… C’est vite interminable, nous marchons sur un trottoir et regardons les maisons… Pas grand-chose d’autre à faire…

Au bout d’un moment, nous atteignons la villa Viscaya, que nous avons prévu de visiter… C’est un milliardaire qui au début du siècle, à partir de 1912, a fait construire ce bâtiment dans un style résolument renaissance italienne… Grands jardins, bassins, terrasses… La villa elle-même est construite autour d’un immense patio… Comme d’habitude – nous sommes vraiment des rustres -, nous sommes assez peu touchés par les qualités architecturales ou par la beauté des antiquités… Non, nous ce qui nous interpelle, c’est la salle de bains ou la cuisine !... Nous sommes directement saisis par les « appareils » et « systèmes » d’époque, prémisses d’une modernité déjà galopante… Nous sommes des pragmatiques et l’idée d’entrevoir comment la vie quotidienne s’organisait ici nous va bien plus au droit au cœur que les galbes des colonnades ou les incrustations des boîtes à bijoux…

Nous prenons le bus pour aller plus loin vers le nord, à Brickell… C’est le quartier des affaires, toutes les banques du monde s’y sont donné rendez-vous, hébergées dans des gratte-ciel vitrés aux reflets bleus… J’aurai vu ça, ce type d’habitat qui pour moi n’en est pas un… Je dois reconnaître que ce n’est pas foncièrement laid, mais si des hommes n’y vivaient au moins 8 par jour, je douterais qu’on puisse le faire !...

Nous rejoignons le bord de mer pour jeter un œil sur Downtown… Des tours immenses qui s’étendent le long de la côte, les pieds littéralement dans l’eau… Ce sont les images classiques que l’on voit de Miami dans les films… Maintenant c’est fait, on pourra dire qu'on l'a vu, on peut partir… J’en ai un peu marre et il fait vraiment froid…

Jeudi 23 janvier

Demain l’avion… Dernière journée complète… On ne sait pas trop quoi faire, c’est toujours comme ça à la fin… On retourne traîner dans les mêmes endroits… On va, on vient…

Lucky Hammock

Toujours un tour ici pour commencer… Ce matin, ce n’est pas mal… Plutôt ensoleillé et la température est remontée… Il y a pas mal d’oiseaux… J’observe des Passerins Nonpareils dans les herbes de la riche… Et cette fois, il y a des mâles… Les hôtes habituels : Moqueurs Polyglottes, Moqueurs Chats, Moucherolles Phébi, Tyrans Huppés, Colombes à Queue Noire…

Moqueur Polyglotte

Tyran Huppé

Colombe à Queue Noire

Passerin Nonpareil

Et puis, une nouvelle espèce : un Bruant Sauterelle qui fait quelques apparitions dans les broussailles…

Bruant Sauterelle

Je rencontre un homme avec qui je parle d’oiseaux, ça dure un bon moment… Bien sûr, nous parlons en anglais... Finalement, au bout d’une dizaine de minutes, comme je traduis une phrase pour Pascale, mon interlocuteur réalise que je suis francophone et m’annonce qu’il est québécois… Nous poursuivons dans notre langue maternelle… J’apprends ainsi qu’il a longtemps travaillé au Texas et que, maintenant à la retraite, il passe ses étés au Québec et ses hivers en Floride dans une "communauté" proche de Naples, carrément dans les Everglades, mais pas très loin de la mer… Il y a pire comme lieux de résidence…

Anhinga Trail & Gumbo Limbo Trail

On refait ce qu’on a déjà fait plusieurs fois… Anhinga Trail… On a tout notre temps…

Sur le parking les Urubus Noirs sont installés sur les voitures comme les autres matins…

Urubu Noir

J’observe pas mal d’oiseaux en prenant la passerelle… Les Talèves Violacées sont actives et faciles à observer… Elles courent sur les nénuphars et semblent aller par couple…

Talève Violacée

Tout près de l’entrée, j’observe une Aigrette Tricolore…

Aigrette Tricolore

Dans les branches proches de l’eau, quelques petits oiseaux s’agitent, notamment une Paruline à Croupion Jaune et une Paruline Masquée…

Paruline à Croupion Jaune

Paruline Masquée

Un Viréo aux Yeux Blancs chante dans des arbustes…

Viréo aux Yeux Blancs

Il y a beaucoup d’Alligators d’Amérique, mais nous n’y faisons plus vraiment attention !...

Nous prenons Gumbo Limbo Trail, après avoir rejoint le centre d’accueil… Tout est plutôt morne et silencieux… Soudain Pascale se fige et refuse d’avancer, elle vient de voir un serpent sur le sentier, à quelques centimètres de mes pieds… Elle me crie aussitôt « fais-le partir, je repars à la voiture »… D’un mon côté, j’essaie de la calmer pour tenter de photographier ce serpent fin et jaune, pas très long, qui ressemble plus à une couleuvre qu’à un crotale !... Mais c’est peine perdue et je suis sommé de « faire quelque chose »… Je me résous à chasser le reptile à l’aide d’une branchette, mais c’est trop tard, le passage est devenu interdit et Pascale repart en sens inverse… Plus question pour elle désormais de franchir la dead line… Je finis seul la boucle dans la forêt, mais trop vite et sans en profiter réellement…

J’identifierai plus tard le serpent comme étant Pantérophis alleghaniensis… Il est bien sûr parfaitement inoffensif…

Everglades

Nous prenons ensuite la route qui va jusqu’à Flamingo, espérant voir des choses que nous n’avions pas vues la fois précédente… Mais c’est plutôt morne, ou nous n’avons pas de chance, ou je ne suis plus attentif… Toujours est-il que le trajet est monotone…

J’observe quelques Grandes Aigrettes, dont une dont la pause me semble mériter une photo…

Grande Aigrette

De nombreux Alligators d’Amérique sont vautrés dans les fossés en bord de route… Je tire le portrait de l’un d’entre eux…

Alligator d'Amérique

Nous n’allons pas jusqu’à Flamingo… Nous revenons vers le motel, pour profiter de la piscine, du soleil et de la température qui est redevenue agréable…

24 janvier

Lucky Hammock

Dernier jour, dernier matin à Lucky Hammock… Il fait bon… L’avion est en fin d’après-midi…

Il y a encore les Passerins Nonpareils dans les herbes…

Passerin Nonpareil

Des Colombes à Queue Noire sur le fil…

Femelle

Mâle

Colombes à Queue Noire

Quelques Tyrans à Longue Queue un peu plus loin… Je n'ai vu aucun membre de cette espèce sur les keys où je les croyais abondants...

Tyran à Longue Queue

Je sens qu’il y avait encore des « coups » à faire ici…

Anhinga Trail

Dernier tour à Anhinga Trail, presque pour passer le temps… Ce matin, c’est le festival des alligators…

Ils sont actifs, proches et nombreux…

Il y a aussi des Cormorans à Aigrettes à peu près aussi farouches que des poulets de basse-cour !...

Cormorans à Aigrettes

"Robert is Here"

On passe ensuite chez "Robert is Here", un marché de producteurs de fruits et légumes à la sortie de Homestead… Il y a plein de monde… Ici, il y a tout ce que vous pouvez imaginer, des légumes les plus classiques aux plus improbables des fruits exotiques… J'ai déjà testé canistel et sapodilla, excellents !... Le dernier est tout simplement extraordinaire...

L'endroit est  beau et accueillant… Il y a un parc avec des animaux domestiques, des tracteurs anciens et des bancs… Vous voyez le genre… On se tape un énorme milk-shake et il faut reconnaître qu’il est excellent !...

Un coup de bol, une Buse à Queue Rousse survole le secteur… Je la photographie tant bien que mal, elle ne reste pas longtemps…

Buse à Queue Rousse

Vision fugitive, faite à un moment où je ne m’attendais plus à rien et où mes sens « ornithologiques » s’étaient bien démobilisés… Ce sera ma dernière « nouvelle espèce »…

Départ

Ensuite retour au motel et valises !... Tout est prêt… Un peu plus d’une heure à tuer… On va à Castellow, déjà visité une fois… J’avais fondé de grands espoirs sur cet endroit, je ne sais pas trop pourquoi… Eh bien, la seconde visite est aussi nulle que la première… On ne voit rien à part un Geai Bleu…

Direction l’aéroport…

Liste des espèces : Grèbe à Bec Bigarré - Pélican d'Amérique - Pélican Brun - Anhinga d'Amérique - Bihoreau Gris - Bihoreau Violacé - Héron Vert - Aigrette Bleue - Aigrette Roussâtre - Héron Gardeboeufs - Aigrette Tricolore - Aigrette Neigeuse - Grande Aigrette - Grand Héron - Tantale d'Amérique - Ibis Blanc - Ibis Falcinelle - Spatule Rosée - Dendrocygne à Ventre Noir - Canard Musqué - Sarcelle à Ailes Bleues - Harle Huppé - Harle Couronné - Urubu à Tête Rouge - Urubu Noir - Balbuzard Pêcheur - Busard Saint-Martin - Pygargue à Tête Blanche - Epervier de Cooper - Buse à Queue Courte - Buse à Epaulettes - Buse à Queue Rousse - Caracara du Nord - Crécerelle d'Amérique - Faucon Pèlerin - Courlan Brun - Talève Violacée - Talève Sultane - Talève à Tête Grise - Gallinule d'Amérique - Foulque d'Amérique - Grue du Canada - Pluvier Neigeux - Pluvier Siffleur - Pluvier Semipalmé - Pluvier Kildir - Chevalier Semipalmé - Chevalier Grivelé - Tournepierre à Collier - Bécasseau Sanderling - Bécasseau Variable - Bécassin Roux - Mouette Atricille - Goéland à Bec Cerclé - Goéland d'Amérique - Goéland Brun - Bec-en-Ciseaux Noir - Sterne Caugek - Sterne Royale - Sterne de Forster - Tourterelle Triste - Tourterelle Turque - Colombe à Ailes Blanches - Conure Pavouane - Colibri à Gorge Rubis - Martin-Pêcheur d'Amérique - Pic à Tête Rouge - Pic Flamboyant - Pic Maculé - Pic Mineur - Grand Pic - Moucherolle Phébi - Tyran Huppé - Viréo à Tête Bleue - Geai Bleu - Corneille d'Amérique - Corneille de Rivage - Hirondelle Bicolore - Hirondelle Noire - Hirondelle à Ailes Hérissées - Mésange Bicolore - Troglodyte de Caroline - Gobemoucheron Gris-Bleu - Moqueur Chat - Moqueur Polyglotte - Moqueur Roux - Martin Triste - Etourneau Sansonnet - Paruline Noir et Blanc - Paruline Bleue - Paruline à Gorge Jaune - Paruline des Prés - Paruline Verdâtre - Paruline à Couronne Rousse - Paruline Masquée - Paruline Flamboyante - Paruline des Ruisseaux - Paruline à Croupion Jaune - Tangara Vermillon - Bruant Sauterelle - Bruant des Prés - Bruant Maritime - Bruant des Marais - Cardinal Rouge - Passerin Indigo - Passerin Nonpareil - Sturnelle des Prés - Carouge à Epaulettes - Quiscale Bronzé - Quiscale des Marais - Vacher à Tête Brune - Vacher Bronzé - Chardonneret Jaune - Moineau Domestique

Reptiles : Alligator d'Amérique - Iguane Vert - Nerodia erythrogaster - Mocassin d'eau - Pseudémyde de Nelson - Panthérophis alleghaniensis

Mammifères : Lapin des Marais - Ecureuil Gris - Raton Laveur - Lamantin - Ecureuil-Renard

La suite arrive !