Pyrénées, l'exigence de la verticalité
Peu de hautes vallées allongées entre les pics… Peu de douceur… Ce ne sont pas les Alpes… Ici, tout est pente ou précipice… Inaccessibilité… Effort… Eloignement…
Les Pyrénées offrent rarement le repos…
Je cite à la volée quelques lieux que j’aime…. Le col de Larrau et la forêt d’Iraty, au Pays Basque… Le port de Pailhères dans l’Ariège… Les abords du Carlit, près de Font Romeu…
J’ignore pourquoi ces endroits me viennent à l’esprit plutôt que le cirque de Gavarnie ou d'autres endroits dans les Hautes-Pyrénées… Peut-être parce qu’il y a moins de monde… Peut-être parce que la montagne semble s’y reposer un peu, avant de retrouver sa furie de verticalité…
Dans les villages, les gens sont silencieux et ça me plaît… Pas d’exubérance…
Je suis à cours de discours… J’envoie les photos…
Dans les Pyrénées, l'Isard, proche parent du chamois alpin est bien présent... Ce n'est pas pour autant qu'on rencontre cet animal emblématique à la croisée de tous les sentiers...
Les Merles à Plastron se montrent aussi, extrêmement farouches et méfiants... Difficiles à détecter quand ils ne chantent pas et difficiles à approcher quand on les a repérés...
D'un bout à l'autre de la chaîne, tous les jours, les Vautours Fauves longent les crêtes... Ils constituent une constante... On lève les yeux et ils sont là... Presque toujours...
Les Grimpereaux des Bois sont bien présents dans les forêts d'altitude... L'espèce ne se distingue du grimpereau des Jardins que par quelques détails souvent invisibles sur le terrain... Les chants franchement différents et le ventre blanc soyeux du premier cité constituent à mon sens les meilleurs indices... L'avantage, en altitude, c'est que seule l'espèce photographiée est présente... Donc, pas de confusion possible...
Les Pipits Spioncelles passent l'hiver en plaine au bord des lacs et des étangs... Ils se répandent partout... Au printemps, ils se reproduisent dans les alpages... En avril j'ai noté de fortes concentrations à la limite de la fonte des neiges, à la stricte césure verte et blanche... Je crois qu'il s'agit de rassemblements prénuptiaux, suscités à la fois par la riche provende fournie par le sol humide et par une sorte de "file d'attente" occasionnée par le recul de la neige et la libération attendue de cantons à occuper... Mais peut-être n'est-ce là de ma part d'une hyptohèse à "deux balles"...
Mâle
Voilà une espèce assez abondante dans les Pyrénées, notamment dans la partie est m'a-t-il semblé... Et pourtant, le profane que je suis en matière montagnarde, ne sait où l'anticiper...
Femelle
Impossible de choisir un secteur en me disant "tiens, je vais photographier un Bec-Croisé des Sapins"... Existe-t-il un déterminisme en la matière ?... Ou le caractère erratique de l'espèce est-il rédibitoire ?
Le Gypaète Barbu est un déclencheur d'adrénaline... Mythique, majestueux, mystérieux... Il apparaît ici ou là, au hasard des crêtes, généralement en compagnie de vautours fauves... Sa rencontre est toujours excitante... Le plus souvent imprévisble...
Les Marmottes pyrénéennes m'ont paru confiantes au sortir de l'hiver et très farouches en été... Mais peut-être n'est-ce encore là qu'une impression... L'individu de la photo vient de sortir de l'hiver... Son pelage est épais et présente des nuances assez marquées...
Voici l'un des oiseaux français les plus rares, le Pic à Dos Blanc... Il occupe un territoire minuscule et parfaitement circonscrit, à l'ouest des Pyrénées, uniquement dans des hêtraies d'altitude, à cheval sur la frontière espagnole... Je n'ai pu ramener que ces deux photos, assez médiocres... J'ai passé une journée entière à rechercher l'oiseau et à tenter de l'approcher dans des pentes épuisantes... Pourtant, je ne suis pas mécontent... J'en connais qui, pour le même investissement, sont repartis avec seulement quelques cris entendus au bout de plusieurs heures de "traque"... D'autres n'ont rien ramené du tout... Alors ma foi...
J'ai le même problème avec les Venturons Montagnards qu'avec les Bec-Croisés évoqués précédemment... Je ne sais pas anticiper leur recherche... Je ne connais pas assez le milieu et ils me paraissent imprévisibles... Mais là, j'ai eu de la chance en rencontrant en automne une bande entière de ces petits oiseaux à la recherche de nourriture sur le sol herbeux d'une station de sports d'hiver...
Tout comme pour les pipits spioncelles, j'ai noté au printemps de gros rassemblements de Traquets Motteux en limite de fonte des neiges... Les oiseaux se poursuivaient et se montraient très excités... Il me semble qu'au fur et à mesure de la fonte, les couples se cantonnent sur les zones libérés par la neige...