Pyrénées Orientales (Etang de Canet, Etang de Leucate, Corbières) - 13 au 29/07/08
Deux semaines à Canet Plage, dans les Pyrénées Orientales...
Des vacances familiales, tout ce qu’il y a de plus classiques... Mais, le matin, en général entre 6h30 et 10h30 : ornitho !...
Je connais la région depuis des années, j’y viens régulièrement... J’ai mes coins…
Canet-Plage
La station balnéaire en elle-même n’est pas un spot intéressant... Mais comment passer sous silence la Fauvette mélanocéphale qui nourrit ses petits dans la haie de lauriers de la villa ?... Et le couple de Moineaux friquets qui, après chacun de nos repas, vient nettoyer les miettes de pain dans la cour ?...
Moineau Friquet
Il y a aussi les Verdiers d’Europe qui chantent à la cime des cyprès et les Moineaux domestiques, nombreux...
Il y a les Martinets noirs et les Martinets pâles qui sillonnent le ciel en petites bandes bruyantes...
Martinet Pâle
Il y a les Goélands Leucophées, omniprésents, qui crient chaque matin, très tôt, rendant totalement superflu l'usage du réveil matin... Ils font leurs petits sur les toits des maisons, on en voit partout...
L'étang de Canet
1/ aux abords de l’étang, sur la rive ouest, côté St Nazaire.
Ce sont d’abord des vergers, des vignes et des prés... Ces secteurs sont fréquentés par de nombreux oiseaux, assez " classiques " : Serins cini, Chardonnerets élégants, grosses bandes d’étourneaux sansonnets, nombreuses Pies Bavardes, Tourterelles Turques et Tourterelles des Bois,.. Pigeons Ramiers en groupes parfois impressionnants sur le sol des prairies…
Pigeon Ramier
Je note la présence régulière d’un couple de Faucons Crécerelles à la sortie de St Nazaire, et, un peu plus loin, une famille de Buses Variables... Les Huppes Fasciées sont nombreuses, tout comme les Pies-grièches à Tête rousse... Les Rolliers d’Europe sont abondants cette année, avec des groupes familiaux présents sur la plupart des secteurs...
Rollier d'Europe juvénile
Je rencontre également plusieurs Coucous geais étroitement associés, des jeunes qui semblent vivre intensément un bruyant conflit avec une famille de pies installée dans une petite pinède...
Coucou Geai juvénile
J’observe aussi une compagnie de Perdrix Rouges dont les membres, à mon arrivée, s’engouffrent sous le couvert d’une vigne...
En approchant de l’étang, la végétation change... On parcours de vastes étendues arides plantées de tamaris, puis des champs de salicorne ou d’épaisses roselières...
Hélas, au fil des ans, l’eau douce semble vouloir se retirer définitivement du site, les roseaux jaunissent et crèvent, la salicorne s’étend et les dernières flaques disparaissent de l'ancien lit du Réart où il me semble que plus rien n’a coulé depuis bien longtemps… Autrefois, les limicoles étaient nombreux dans ce milieu humide : chevaliers bécasseaux, combattants ; les hérons aussi (pourpré, crabiers, aigrettes)… On pouvait y trouver n’importe quoi… Les gravelots à collier interrompu et les échasses blanches se reproduisaient et étaient nombreux... Aujourd’hui plus rien !... Même la colonie de Guêpiers installée dans les levées de terre a disparu.… J’observe pourtant un couple de Busards des Roseaux qui patrouille sur les vastes étendues pelées, plusieurs Pics Verts dotés d’un accent local tout à fait particulier, beaucoup plus aigu que ce à quoi je suis habitué en Limousin… Des Cochevis Huppés sur le sol poussiéreux des pistes, des Cisticoles des Joncs quasiment partout et une Pie-Grièche Ecorcheur mâle sur un roncier… Quelques Hirondelles rustiques et Hirondelles de fenêtre chassent au-dessus des roselières… C’est tout !...
Franchement, quand on a connu le secteur comme je l’ai connu, c’est pathétique... Je voudrais connaître les causes de ce phénomène, sensible également à l’embouchure du Réart où de larges vasières accueillaient autrefois une foule d’échassiers dont le nombre et la variété n’ont fait que décroître au fil du temps et de l’augmentation de la salinité de l’eau… La vie quitte l’étang, la végétation aquatique crève, les petits animaux aussi : plus rien à bouffer !... Je comprends que la mer apporte plus de sel, mais je n’ai pas d’explication pour la disparition du Réart... La sécheresse ne me paraît pas susceptible de tout justifier…
2/ l’embouchure du Réart
J’ai décrit plus haut la situation catastrophique de ce site autrefois béni des dieux... Il y a toujours la vasière – plutôt que de vase, je crois d’ailleurs qu’il faudrait parler désormais de boue séchée – ... Elle est vide... Enfin, pas tout à fait, un Courlis Corlieu, l’air perdu, se tient à l’endroit même où les années précédentes je voyais des centaines d’échassiers, nicheurs ou migrateurs...
Un Martinet à Ventre Blanc fait plusieurs passages au-dessus de la rive...
On peut avancer jusqu’à la limite de l’eau sans craindre de déranger quoi que ce soit !... Sur les hauts fonds se tiennent de nombreux Goélands Leucophées et Mouettes Rieuses de tous âges, un Huîtrier Pie perdu dans la cohue, quelques Sternes Caugeks et une Sterne Hansel qui viennent survoler un instant la berge où je me tiens...
Sterne hansel
Les Aigrettes Garzettes sont nombreuses, en compagnie de Hérons Cendrés et de quelques Grandes Aigrettes... Deux Avocettes Elégantes se sont jointes à un groupe de mouettes... Une dizaine de Grands Cormorans – seul élément qui me paraît stable sur le site depuis que je le visite – sont installés sur un tronc d’arbre à moitié immergé... Juste devant eux, je repère un Goéland Railleur adulte, posé immobile sur un petit banc de sable, à l’écart des autres laridés...
Les Flamants Roses sont de moins en moins abondants chaque année, je crois proche leur disparition totale de l’étang si rien ne change... Je n’en dénombre qu’une soixantaine, là où autrefois ils se comptaient par plusieurs centaines… Au large, les Canards Colverts sont, eux aussi moins nombreux, tout comme les Foulques Macroules dont les effectifs, il y a une dizaine d’années, représentaient plusieurs milliers d’individus... Quelques Sarcelles d’été nagent au loin… Un Tadorne de Belon passe en vol…
3/ le golf de St Cyprien
Le golf s’étend au sud de l’étang... Des mares, des trous d’eau et des canaux ceints de roselières parsèment les gazons dans la partie la plus proche de l'étang... J’observe ici de nombreuses Gallinules Poule-d’eau, des Talèves Sultanes adultes, quelques Canards Colverts et des Grèbes Castagneux... Toutes ces espèces se reproduisent ici, comme l'indique la présence d'adultes et de juvéniles chez chacune d'entre elles...
Les chants des Bouscarles de Cetti résonnent dans les buissons de tamaris et les Rousserolles Effarvattes nourrissent leurs nichées dans les roseaux...
Rousserolle Effarvatte
L'étang de Salses
1/ La pointe de la Corrège
C’est, du côté de la mer, une langue de sable et de salicornes, percée de petites flaques et d’étroites vasières... J’y retrouve en grand nombre les espèces reproductrices autrefois emblématiques de l’étang de Canet et qui semblent en avoir disparu : Gravelots à Collier Interrompu, Echasses Blanches et Sternes Naines… Je vois également de nombreux Goélands Leucophées et Mouettes Rieuses...
2/ Les Grandes Sagnes
Ici, tout près de Salses, sur la rive occidentale de l’étang, la terre et l’eau se mêlent intimement, dans de vastes roselières, des trous d’eau peu profonds et de nombreux canaux... L’eau douce et l’eau salée se répartissent la végétation, roseaux pour la première, salicornes pour la seconde... Selon des naturalistes rencontrés sur place, il semble hélas que la première citée semble reculer au bénéfice de la seconde, même si le phénomène est – pour l’instant – moins sensible et dramatique qu’à l’étang de Canet...
Dans les vignes et les vergers qui conduisent aux marais, j’observe de nombreux Rolliers d’Europe, des Pies-Grièches à Tête Rousse, des Faucons Crécerelles, des Pics Verts, des Bergeronnettes Grises, des Bouscarles de Cetti (décidément très liées aux tamaris) et des Guêpiers d’Europe... Je note également la présence de groupes importants d’étourneaux Sansonnets et d’étourneaux Unicolores, les deux espèces semblant rester résolument à l’écart l'une de l'autre...
En avançant vers l'est, je découvre une vaste flaque (ou trou d’eau, je ne sais pas comment on doit dire) particulièrement intéressante... J’y viendrai plusieurs fois... Ce sera l’occasion d’observer des limicoles : Chevaliers Sylvains, Chevaliers Culblancs, Chevaliers Aboyeurs et… un Chevalier Stagnatile en plumage postnuptial !...
Chevalier Sylvain
Les Bergeronnettes Printanières sont nombreuses sur les petites vasières... Un Martin-Pêcheur d'Europe se pose un instant au bord de l’eau...
Martin-Pêcheur d'Europe
Les Echasses Blanches et les Mouettes Rieuses sont très abondantes et semblent s’être donné rendez-vous en ce point précis... Quelques Goélands Leucophées les accompagnent... J’observe aussi deux Petits Gravelots, un jeune et un adulte...
Echasse Blanche
Plutôt méfiants, des Canards Colverts en plumage d’éclipse ou juvéniles nagent entre les îlots, accompagnés chaque jour par une Sarcelle d’été solitaire et encore plus farouche que ses compagnons de fortune... De temps en temps, quelques Tadornes de Belon, également en éclipse, se montrent dans le coin… Les Aigrettes Garzettes et les Hérons Cendrés, ainsi qu’une Grande Aigrette, se tiennent encore plus loin de mon poste d’observation, hors de portée de l’appareil photo... Des Sternes Naines survolent le secteur et plongent régulièrement dans l’eau peu profonde, pour repartir à chaque fois avec un petit poisson dans le bec...
Dans les roselières, et tout particulièrement le long des canaux, j’assiste au passage continuel de plusieurs groupes familiaux de Panures à Moustaches qui transportent de la nourriture sur des itinéraires immuables... Je soupçonne les parents de nourrir une seconde nichée, en étant toujours accompagnés dans leurs déplacements par les jeunes issus de la première..
Panure à Moustaches mâle
Je vois des Bruants des Roseaux et des Rousserolles Effarvattes... Les Cisticoles des Joncs sont partout... Des Busards des Roseaux survolent continuellement le secteur...
J’effraie un Héron Pourpré qui se tenait dans un canal et c’est l’occasion pour moi de découvrir l’objet secret de mes espoirs : un couple de Luscinioles à Moustaches en plein nourrissage dans l’épaisseur du rideau des roseaux, juste au bord de l’eau... Il s’agit pour moi d’une première pour cette espèce recherchée sans succès depuis plusieurs années... Je ne peux pas trop approcher, mais à distance respectable, je profite longuement des allers et venues des petits oiseaux et je suis étonné de voir à quel point ils ressemblent en définitive à des phragmites des Joncs…
Lusciniole à Moustaches
Plus loin, mais toujours dans le secteur, en suivant la route qui borde l’étang, j’ai l’occasion d’observer plusieurs Chevaliers Guignettes... La voiture est un affût idéal !...
Chevalier Guignette
Les Corbières, le plateau d’Opoul-Périllos
Rocailles, falaises, garrigues... J’adore cet endroit et la formule est faible... J’y viens le matin et je m’y noie, loin du bruit, de la foule, des voitures et des maisons... Tout est net, propre… Les ruines du château se dressent sur le plateau et dominent tout, à 360°, comme pour un cours de géographie : la mer, les étangs, la plaine du Roussillon, les Albères au loin, les villes et villages, les montagnes à l’ouest…
En levant la tête, on voit presque toujours un Circaète Jean-le-Blanc ou un petit groupe de Martinets à Ventre Blanc...
Un couple de Faucons Crécerelles chasse sur une barre rocheuse...
Les compagnies de Perdrix Rouges sont nombreuses, mais farouches, tout comme les Cochevis de Thékla, omniprésents ; ils s’envolent à la moindre alerte et se posent un peu plus loin, en hauteur sur un gros bloc de pierre, afin d'identifier après coup la cause de leur fuite... Les priorités sont hiérarchisées : la sécurité d’abord, la curiosité ensuite… Quelques Alouettes Lulu se montrent ici ou là...
Sur les ruines, les Rougequeues Noirs sont nombreux, en groupes familiaux, remuants et manifestement affamés... Une famille de Monticoles Bleus est également installée ici, nettement plus craintive... Les Traquets Oreillards nourrissent encore leurs nichées dans les buissons, tout comme les Tariers Pâtres...
Traquet oreillard mâle
Traquet oreillard femelle
Les fauvettes sont les plus nombreuses... Fauvettes Pitchou dans les broussailles et Fauvettes Mélanocéphales là où quelques arbres contestent l'hégémonie minérale...
Fauvette Pitchou juvénile
Fauvettes Orphées, les moins abondantes... Hypolaïs Polyglottes…
Je repère un gros bloc de rochers où chante – tardivement ? – un Monticole de Roche ; tout près, un juvénile de la même espèce s’envole de la route...
Je cherche des Moineaux Soulcies et découvre un groupe familial installé sur une éminence minérale naturelle, aux allures de tour médiévale... Je contourne par l’arrière, j’escalade, je me cache et j’attends… Ils s’étaient enfuis et ils reviennent... Photos !...
Moineau Soulcie
Près des vignes, j’observe de nombreux Bruants Proyers, beaucoup de Linottes Mélodieuses, quelques Bruants Ortolans et des Pies-Grièches à Tête Rousse...
Je reviens là souvent, même quand je n'ai rien à y faire, sans but... Pour y être... Pour m'imprégner des odeurs de thym et de romarin... Pour les fixer à tout jamais sous mes semelles. Pour me fondre dans la roche et respirer la paix austère... La paix tranchante, comme les pierres...
Pie-Grièche à Tête Rousse
Divers
Ici ou là, j'ai vu d'autres oiseaux... Pas grand chose d'extraordinaire...
Un Busard Cendré sur des vignes à Rivesaltes...
Quelques Hirondelles de Rochers et des Merles Noirs dans les Albères...
Des Mésanges Charbonnières et des Loriots d'Europe sur les rives du Têt où j'ai cherché sans succès des Rémiz Pendulines...